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vendredi 19 avril 2024
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Erstein – « En France, le fauteuil roulant est trop souvent considéré comme une fatalité »

Après un accident qui l’a paralysé du haut du torse jusqu’aux orteils il y a dix ans, Zafer a participé à un essai clinique d’un an en Chine. Elle a beaucoup amélioré son quotidien, il témoigne.

C’est pendant une sortie en quad avec des amis que la vie de l’Ersteinois a basculé : « On a décidé de faire un dernier petit tour avant de rentrer, c’était celui de trop », explique le motard qui se réveille des semaines plus tard, paralysé. Quand le chirurgien annonce que jamais plus il ne pourra marcher, Zafer décide de se battre, il est prêt à tout tenter pour ne pas être condamné à son fauteuil. « En France, on nous dit que la vie se limite à ça, vingt minutes de kiné par jour et c’est plié, personne n’y croit, personne ne se dit qu’il peut y avoir autre chose ».

Avec un ami dans la même situation que lui, ils postulent à un essai clinique organisé par l’association Neurogel en marche. L’intervention doit se dérouler dans un hôpital à Kunming, en Chine. Ils sont retenus avec six autres français et décollent au printemps 2019. « On s’est engagé sur un an, d’abord l’opération, et ensuite 11 mois intensifs de rééducation. Partir si loin de ma famille, signer des décharges, tester une nouvelle chirurgie, c’était angoissant, mais j’avais décidé que, de toute façon, ça ne pouvait pas être pire ». Il sait qu’il ne reviendra pas en courant, d’ailleurs il n’y a pas de garanties d’amélioration, mais il garde espoir.

Un autre avenir pour les PMR

L’intervention terminée, Zafer et les autres participants s’entraînent sans relâche, encadrés par le personnel soignant, jusqu’à leur retour en France, un an plus tard. « En partant, je ne savais plus comment me déplacer, mais en Chine, on ne te laisse pas cloué au lit ou au siège. Je ne remarche peut-être pas, mais j’ai retrouvé mon autonomie et je peux désormais me mettre debout, j’ai aussi récupéré mon bras à 100%, cette année de travail a payé ! ».

Depuis, Zafer continue de s’entraîner tous les jours et souhaite aider les gens dans sa situation. « La vie ne s’arrête pas là bien que, pour moi, cet accident était synonyme de fin du monde. Je suis prêt à tout tenter pour améliorer mon quotidien, soit j’attends dans mon fauteuil, soit je représente Neurogel, mon choix est fait », conclut Zafer, déterminé.

720 000

C’est le prix en euros de l’opération et de la rééducation pour laquelle Zafer et son ami avaient lancé une cagnotte. D’après Zafer, tous les participants ont eu une bonne surprise, certains ont même réussi à remarcher avec une canne.

Lucie d’Agosto Dalibot

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