Joël s’est découvert une passion pour la peinture à l’âge de 18 ans, mais la sculpture est venue plus tard : « J’ai quitté la région en 2016 pour aller m’installer dans les Landes », raconte l’artiste.
« C’est à mon arrivée dans le sud-ouest que j’ai véritablement commencé la sculpture », ajoute-t-il. Joël Vallon utilise principalement du fer à béton, une pince multiprise, un coupe boulon, un poste à souder et la force de ses poignets : « C’est un boulot prenant et coûteux, mais il y a du potentiel. Utiliser du fer à béton pour réaliser des sculptures monumentales, c’est unique. À côté, j’essaie de développer l’utilisation du corten, un acier composé de cuivre, de chrome, de nickel et de phosphore ». Pour sa clientèle, Djo, comme il se fait appeler, voyage beaucoup : « L’idée, c’est de trouver de beaux sites pour mettre en valeur mes créations, comme la Route des Vins, par exemple ».
Pour commencer, Joël a installé un de ses gorilles, baptisé Eugène, devant Rothgerber à Traenheim : « Ayant habité la commune, je connais de loin les frères à la tête de l’entreprise, donc ça aide ». Il y a quelques jours, le voisin d’en face, la Cave du Roi Dagobert, a aussi hérité d’une des créations de Djo : un lion couronné. « C’est un axe très passant qui voit défiler près de 30 000 véhicules par jour. En termes de communication, ce sont des sculptures qui font parler, qui peuvent avoir un impact, et cela confère une certaine identité à l’enseigne qui l’accueille », explique l’artiste. Une sculpture de taureau en corten est aussi exposée à Soultz-les-Bains, non loin de ce rond-point névralgique.
Des pistes d’évolution
L’artiste est en contact avec plusieurs acteurs alsaciens pour exposer d’autres créations dans la région : « J’ai quelques pistes avec des restaurateurs, mais aussi avec Fortwenger ou encore Bugatti, à Molsheim ». Djo aimerait davantage se concentrer sur le corten dans le futur : « Créer en fer à béton prend du temps. Je passe 4 à 5 mois sur des pièces comme le gorille ou le lion ». Pour développer cette technique, l’artiste cherche de l’aide : « J’ai des idées, mais je n’ai pas les sous qui vont avec. Je suis ouvert à tous types de soutiens. J’ai envie que ça avance et que les choses se mettent en place», conclut Joël.
