Comment avez-vous commencé le triathlon ?
Tom Lecomte : Petit, j’étais hyperactif. J’ai toujours eu besoin de me défouler. J’ai fait beaucoup de sports différents, j’avais à chaque fois un bon niveau, mais je m’en lassais vite. J’avais seize ans quand mon père, qui pratiquait le triathlon, a commencé à m’emmener sur des compétitions. Ça m’a plu et je me suis lancé. C’était en 2012.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous professionnaliser ?
J’ai gagné le triathlon de Gérardmer en découverte et ça a été un tournant. J’avais 18 ans. C’est à ce moment que j’ai commencé à m’endurcir mentalement, à me dire que je voulais devenir professionnel. J’ai alors tout mis en œuvre pour y arriver. Très vite, j’ai cherché des sponsors locaux. En 2018, j’ai gagné sept courses sur neuf : j’étais très prometteur. Cette bonne dynamique a duré une bonne année.
Que s’est-il passé le 31 mai 2019 ?
J’ai été percuté par une voiture et j’ai eu de multiples os brisés. J’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre. Ça m’a mis un gros coup. Je sortais tout le temps, c’était la débandade. Je noyais mon chagrin dans l’alcool et les soirées. Ensuite, il y a eu le Covid. Ça m’a un peu sauvé, d’une certaine manière. En restant enfermé chez moi, j’ai repris le sport. J’ai réussi à revenir à un très bon niveau, mais je pense que j’aurais pu revenir encore plus fort qu’avant.
Mais le sort a frappé une seconde fois, en juillet 2022…
Cette fois-ci, c’est un camion qui m’a fauché. Il m’a roulé sur les deux jambes. Les fémurs étaient brisés en plusieurs morceaux. J’ai suivi une énorme rééducation pendant plusieurs mois. J’ai eu la chance d’être bien entouré et d’être fort mentalement. J’ai réussi à remarcher en quelques mois, en acceptant certaines douleurs. J’en ai arraché des taies d’oreillers. Avec cette blessure, je sais que je ne retrouverai jamais mon niveau d’antan et que le sport de haut niveau est bel et bien terminé pour moi, j’ai dû accepter ça. Maintenant, je participe à des épreuves pour le plaisir.
Pour la petite histoire
Lors de son deuxième accident, Tom s’est fait faucher, à vélo, dans la montée de l’Alpe d’Huez. Moins d’un an après, il est parvenu à finir une étape du Tour de France, du côté de Morzine.
