C’est devenu tendance de s’exprimer sur tout, tout le temps, même quand on n’y connaît rien. Je crois que ça porte un nom, mais comme je n’y connais rien, pour le coup, je vais m’abstenir. Tout le monde donne son avis – covid, carburant, Ukraine, choucroute, pression des pneus – et on s’attend à ce que les autres donnent aussi le leur, non pas pour en discuter, mais pour imposer leur vision des choses.
Boycott de la coupe du monde au Qatar ? Sanction des athlètes russes ? Jeux asiatiques d’hiver en Arabie Saoudite ? La cartonite aiguë des arbitres de Ligue 1 ? Politique, économie, écologie, tout le monde en parle, mais toujours de manière superficielle. Bah oui, mais bon, on n’a pas trop de temps à y consacrer, vous savez, c’est comme ça aujourd’hui, les gens zappent, ça va vite, l’info, faut que ça défile, hop, hop, vous comprenez ? Et fatalement, le grand public s’empare de ces grands sujets avec des avis tranchés qui ne reposent sur rien.
Défendre des valeurs
Et les sportifs dans tout ça ? En tant que « modèles » et « exemples pour notre jeunesse », doivent-ils se positionner ? En fait, je ne suis pas sûr. S’ils ont envie, qu’ils le fassent, au même titre que n’importe qui, mais avec la réserve qui s’impose due à leur popularité. Que Neymar soutienne Bolsonaro, après tout… C’est son choix et ça ne va pas changer grand-chose. Quand la légende du foot iranien Ali Daei se positionne en faveur des manifestants et qu’il se retrouve privé de passeport, on est en droit d’applaudir en revanche.
Mettre son aura au profit d’une bonne cause, c’est ce qu’on attend de ces millionnaires capitonnés, quel que soit le sport. Attention, pas de démagogie ici, simplement l’expression de valeurs qui disparaissent et que, eux, peuvent réactiver: l’entraide, la solidarité, essayer de rendre le monde meilleur. On peut s’y essayer quelle que soit notre opinion politique et quelle que soit notre origine sociale.
Après, de savoir si Sébastien Loeb dit flamkueche ou tarte flambée, si Marc Keller préfère Strasbourg ou Colmar, et si Pierre-Hugues Herbert est pour ou contre le Grand Est… Sincèrement, ça m’est totalement égal. Vis-à-vis des avis, je vis ma vie. Seuls les faits font effet.