Il y a dix ans, un petit groupe de passionnés d’Erstein s’est réuni sous une même bannière pour participer à la sauvegarde du patrimoine local. « Beaucoup d’habitants ne connaissent pas l’historique de leur maison et de leur quartier. Notre objectif est de leur montrer la richesse de ce qui les entoure. Nous sommes des lanceurs d’alerte qui prônent l’importance de la préservation de notre héritage ainsi que sa transmission », explique Guy Hansen. Le Vieil Erstein ne met pas en valeur que les maisons à colombages, mais aussi les habitants d’antan et la nature, car selon eux, un beau verger fait autant partie du patrimoine alsacien qu’une maison à colombage.
Raviver le souvenir des oubliés
Entre archives et souvenirs d’anciens, chaque découverte est le fruit d’un long travail d’enquête qui prend plusieurs années. « Nous avons notamment étudié les pratiques agricoles de la ville pour lesquelles il a fallu remonter d’un siècle, mais aussi l’histoire des populations yiddish. Ils réparaient les marmites ou les parapluies, cherchaient les plantes pour les pharmacies, c’était des gens avec de petits rôles dans la société qu’on a bien trop oubliés », explique le passionné. Le collectif organise également des visites guidées d’Erstein sur demande : « c’est une ville qui n’est pas facile de prime abord, sa lecture n’est pas simple et la cité peut passer pour un gros bourg paysan, pourtant il y a bien des choses à raconter ». En parallèle, chaque année, un calendrier est vendu 6 euros, il regroupe Us et Coutumes de la ville. « Mais dépêchez-vous, ils partent très vite, nous avons fait peu de tirages pour qu’ils soient rares et donc… recherchés ! », lance le président tout sourire.
Les aventures passées de la commune sont aussi à découvrir en ligne sur le site de l’association, tenu de façon quotidienne par le vice-président, Jean Louis Eschbach.
L’info en plus
Erstein : Une ville posée sur l’eau. Un souvenir ersteinois à partager ? Celui des fabricants de calfat. « Au 18e, une cinquantaine de familles vivait de la production de ces barques à fond plat. Tout un quartier était occupé par ces constructeurs et sur certains bâtiments, cette profession et les ateliers se devinent encore, mais les gens passent à côté sans le remarquer », indique Guy Hansen, le président de l’association Le Vieil Erstein.