dimanche 16 février 2025
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Alphonse Troestler – L’ami de Rosheim

Né et élevé à Rosheim, Alphonse Troestler a été maire de sa commune pendant vingt ans. Au-delà des frontières de la cité de la rose, dans sa carrière professionnelle, c’est pour la création de la Région Alsace et pour son développement économique et culturel qu’il a œuvré toute sa vie. Retraité depuis une dizaine d’années, il continue de s’investir pour sa commune en tant que président de l’association des Amis de Rosheim.

Vous êtes un pur produit de Rosheim et votre famille y est présente depuis longtemps, n’est-ce pas ?

Alphonse Troestler : Le nom Troestler est avéré à Rosheim depuis 1574. C’était un boulanger, originaire de Dambach-la-Ville, qui a épousé une Obernoise et qui a décidé de s’installer à Rosheim. En plus de faire partie de la corporation des meuniers-boulangers, très importante à Rosheim depuis toujours, il était aussi élu au conseil de la ville. Je me suis intéressé au passé de ma famille, à mon passé. J’ai fait de nombreuses recherches, en m’aidant des outils disponibles en ligne : état civil, généalogie, etc. Je me suis aussi beaucoup reposé sur le Cercle généalogique du Piémont, une association de généalogie locale. D’ailleurs, ils publieront bientôt le livre généalogique des familles de Rosheim, la mienne y figurera.

À Rosheim, les habitants vous connaissent comme l’ancien maire. Pourquoi avoir choisi de le devenir ?

L’enracinement et l’attachement à cette communauté m’ont poussé à le devenir. Je ressentais l’envie de m’impliquer, de faire bouger certaines choses. Avec mes équipes, pendant vingt ans, nous avons mené plusieurs projets d’envergure, comme la restructuration complète de l’hôpital local, où je suis né, qui a duré plus de dix ans, devenu un EHPAD depuis. Nous avons aussi mené une politique active pour la rénovation du centre ancien, pour le développement de nouveaux quartiers d’habitation, pour la création d’un échangeur routier, pour l’implantation du parc d’activités du Rosenmeer en 1995 ou encore pour aider les jeunes entreprises à s’installer. En parallèle, j’étais aussi beaucoup attaché à la culture. Rosheim est une cité attachante, avec une histoire extrêmement riche. J’ai pu apporter ma petite contribution pour faire connaître au plus grand nombre l’histoire de ma ville.

Presqu’ à vos débuts en tant que maire, vous avez contribué à la création de la Région Alsace. C’était en 1982. Qu’en retenez-vous ?

C’est une des grandes étapes importantes de ma vie. J’ai été recruté par Marcel Rudloff en avril 1982 et j’ai œuvré pour la Région Alsace jusqu’à ma retraite. J’ai occupé plusieurs fonctions différentes, d’abord à l’économie, puis à la culture, et enfin à la mémoire. En 2008, les trois présidents – Région Alsace, conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin – ont décidé de créer cette dernière pour s’occuper, notamment, de l’accompagnement du Mémorial de Schirmeck, du recensement des victimes, de la recherche des archives dans l’ex-Union soviétique, etc. Quand j’ai pris ma retraite en 2015, le Grand Est était sur le point d’être créé. Je suis content de ne pas avoir eu à le vivre.

En tant que membre du conseil scientifique du Mémorial de Schirmeck, Alphonse Troestler a pu rencontrer le président Emmanuel Macron lors de sa visite le 23 novembre. / ©Dr
L’histoire a beaucoup d’importance pour vous. Pourquoi ?

Notre monde est en perpétuelle évolution. Ces dernières années, elle est de plus en plus rapide et forte. Ainsi, nous devons d’abord savoir d’où l’on vient pour savoir vers quelle direction aller. Il faut savoir se plonger dans le passé pour savoir comment se projeter dans le futur. Il faut voir comment notre lieu de vie s’est métamorphosé pour savoir comment il pourra évoluer dans un futur proche. C’est là que l’histoire est importante. C’est une prise de conscience. Nous avons besoin d’un port d’attache, à la manière d’un bateau.

Dorénavant, vous présidez l’association Les Amis de Rosheim. Quelles sont vos activités ?

L’association a été fondée en 1965. Son but est de faire connaître le patrimoine culturel et artistique de la ville de Rosheim, d’étudier son passé historique ainsi que le développement d’activités propres à en favoriser une large diffusion, notamment à travers l’organisation de conférences, de concerts, d’expositions, de visites et la réalisation de diverses publications. L’association regroupe des bénévoles qui amassent depuis de longues années une importante documentation historique et patrimoniale. Depuis le covid, nous publions une à deux fois par an une lettre aux amis, dans laquelle nous résumons nos activités de l’année, en faisant quelques focus plus précis. Maintenant que notre activité a pu reprendre, nous nous limitons à une publication par an. Nous contribuons aussi à la rédaction de livrets dédiés à dresser l’historique des associations ou des entreprises communales. Nous travaillons aussi à la création d’une base de données en ligne, accessible à tous. En parallèle, nous réfléchissons à nous ouvrir vers d’autres horizons, tout en veillant à conserver et transmettre ce que nous possédons.

Le dernier grand événement historique en date était le 80e anniversaire de la Libération. Qu’avez-vous organisé à Rosheim ?

Plus de 3 200 personnes, de tous les âges et de tous les horizons, sont venues visiter notre exposition. J’étais sidéré de voir l’intérêt de nos concitoyens. C’était un beau moment, une belle curiosité à souligner. Plus de 30 panneaux étaient exposés et plus de 200 documents étaient présentés à l’hôtel de ville de Rosheim. Pour poursuivre sur cette thématique, nous aimerions produire une publication spéciale dédiée à cet anniversaire, en élargissant le spectre.

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