En 1919, à sa création, l’entreprise familiale était spécialisée dans l’orfèvrerie et le chromage. Comment en est-elle arrivée à créer des machines à café ?
Shir Hermeche : Effectivement, l’orfèvrerie avait une grande place. Par exemple, l’entreprise fabriquait des prothèses pour les hôpitaux, servant notamment aux soldats blessés du premier conflit mondial. Le fondateur René Kauss, qui a donné son nom à la marque, avait même des liens étroits avec Bugatti. Nous leur produisions des pièces chromées en série ou sur mesure pour des véhicules de la marque alsacienne. Les liens étaient très forts. Ils n’existent plus aujourd’hui. C’est en 1932 que Reneka a brusquement changé de secteur, le fondateur ayant développé un attrait pour les machines à café. Les premières étaient murales, imposantes, mais terriblement efficaces. Certaines sont encore exposées dans nos locaux de Rosheim.
Avec les années, les méthodes ont évolué. Quelle est la situation de l’entreprise aujourd’hui ?
Shir Hermeche : L’entreprise a déménagé à plu-sieurs reprises et la méthode du percolateur à l’italienne est arrivée au début des années 70. Nos produits se sont petit à petit imposés chez les professionnels, notamment les restaurateurs. Aujourd’hui basée à Rosheim avec une vingtaine de salariés, Reneka est un fabricant, qui dispose de son propre bureau d’étude, mais aussi un importateur et revendeur de solutions autour du café. Nous travaillons avec des torréfacteurs, et ce sont eux qui conseillent nos produits aux restaurateurs. Nous avons plus de 200 clients partout en France et plus de 50 pays du monde sont distribués.
Qu’en est-il de l’innovation ?
Shir Hermeche : Ce n’est pas notre fer de lance. Par exemple, notre design est le même depuis 17 ans. Nous nous perfectionnons, mais nous n’innovons pas forcément. Nous sommes un partenaire de l’excellence. Nous ne sommes pas dans la suringéniérie ni dans le gadget. Sans innover, le SAV est plus simple et les prix ne bougent pas.
