jeudi 21 novembre 2024
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Les frères Mawem, l’escalade finale

Bassa Mawem, 39 ans, et Mickaël, 34 ans, tous deux d’origine guyanaise, se sont installés en Alsace en 1995. L’aîné a découvert l’escalade à 15 ans par le biais du sport au collège, en UNSS. Six mois après, il était déjà inscrit dans un club. Il se passionne d’abord pour l’escalade de falaise, avant de découvrir celle de bloc et enfin celle de vitesse. Cette discipline, dans laquelle il va atteindre les sommets, voit deux grimpeurs s’affronter sur un mur de 15 mètres de haut, défini à un angle de 95 degrés. Sur deux voies identiques, le but est d’arriver au sommet le premier.

Mickaël Mawem, champion du monde bloc, à Berne (Suisse). / ©Vladek Zumr

En parallèle, son petit frère, Mickaël, se passionne pour l’escalade en le regardant, à 11 ans. Ensemble, au quotidien, les deux frères grimpent partout, sans les pieds, à la force des bras, comme de véritables casse-cou. Cette fougue de la jeunesse leur a permis de progresser vite et d’atteindre un bon niveau. En 2011, Bassa intègre l’équipe de France de vitesse et s’installe rapidement dans le haut du gratin mondial. Il remporte son premier titre de champion national en 2013, tout en battant le record de France en passant sous les six secondes. Cinq autres ont suivi jusqu’à aujourd’hui. En 2014, le grimpeur haut-rhinois décroche ses premières médailles en Coupe du monde. Il parvient même à monter sur la plus haute marche du podium en 2018 et 2019. Mickaël, de son côté, se spécialise dans le bloc, mais reste polyvalent, se débrouillant bien dans les trois catégories. Ainsi, le cadet enchaîne les podiums en compétitions nationales et internationales. En 2019, il est le premier grimpeur français à se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Grimper l’Olympe

Les Jeux de Tokyo, repoussés en 2021 à cause de l’épidémie de covid, ont accueilli de nouveaux sports, dont l’escalade, présente sous la forme d’un combiné de vitesse, de bloc et de difficulté. Sans surprise, les deux frères se sont qualifiés et ont même atteint les finales. Malgré un record établi de 5,45 secondes, Bassa se blesse au biceps et ne peut continuer en finale : « Nous étions vraiment tous les deux déçus. C’était dur de ne pas avoir mon frère à mes côtés », confie Mickaël. Le cadet, pour sa part, a terminé troisième en vitesse et premier au bloc, mais dernier dans la catégorie d’escalade de difficulté, à cause d’une glissade. Ainsi, le Français se classe cinquième du combiné, frustré de ne pas être monté sur le podium : « C’était beaucoup d’émotion, les spectateurs l’ont ressentie et les retours ont été dingues. Tout le monde a vibré autant que nous, c’était fou », complète Mickaël après leurs premières Olympiades.

Bassa et Mickaël Mawem. / ©dr

Leur dernière séance

Lors du tournoi qualificatif olympique (TQO) de Rome en septembre 2023, Bassa Mawem s’est imposé en vitesse, ce qui a fait de lui le premier athlète français qualifié pour les Jeux olympiques de Paris. Pour Mickaël, rien n’est encore fait. Quelques rendez-vous lui permettront encore de décrocher son ticket. Mais une chose est sûre : cette compétition sera la dernière avant leur retraite sportive. En effet, depuis 2021, les frères Mawem sont à la tête d’une salle d’escalade qui porte leur nom à Colmar. D’une surface de 1 500 m², elle permet de découvrir les différentes disciplines de ce sport. Elle est ouverte à tous types de publics, débutants ou confirmés: « Nous souhaitons partager notre expérience acquise ces quinze dernières années au national ou à l’international », expliquait Mickaël à Top Music à l’ouverture. Le lieu est même accessible aux personnes à mobilité réduite. Une machine, qui ressemble à un treuil, leur permet de s’essayer à l’escalade en toute sécurité : « On s’adapte afin que chacun puisse avoir une expérience en fonction de ses capacités », conclut le cadet.

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