jeudi 3 octobre 2024
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Molsheim – Marqueteur de paille d’art

Depuis un an et demi, Serge Goryl, ébéniste d’art, s’est lancé dans la marqueterie de paille. Un art encore peu répandu qu’il cherche à faire connaître.

Des tableaux en bois, cela parle à tout le monde, surtout en Alsace, berceau de la célèbre Maison Spindler, mais la marqueterie de paille est un art plus confidentiel. « Je suis le seul dans le Grand Est à maîtriser cette technique, et je voudrais la faire connaître davantage », exprime Serge Goryl. Sa participation à l’exposition/concours « Éclats d’art »
organisée par la Ville de Reims jusqu’au 11 janvier devrait l’y aider. Serge Goryl a été sélectionné avec 31 artisans d’art de la région Grand Est. Il présentera une œuvre géométrique d’inspiration orientale, car le thème du concours cette année est « Ailleurs ».

Ce tableau a représenté environ 60 heures de travail. Un travail d’orfèvre qui requiert patience, minutie et créativité. Il faut d’abord dessiner sur le panneau de bois, puis sur un calque qui sert de repère, puis il faut façonner chaque ruban de paille pour l’aplanir avant de le coller, puis le couper. La précision du dessin et le mariage des couleurs sont primordiaux. Serge Goryl ne fait jamais de tests sur papier avant : « Quand je crée un sujet, j’ai tout dans ma tête, je connais déjà le résultat final », assure-t-il.

L’œuvre géométrique d’inspiration orientale de Serge
Goryl pour l’exposition/concours « Éclats d’art. / © S. Goryl

Fasciné par les couleurs

Ébéniste d’art depuis 26 ans, il a aussi réalisé de la marqueterie « traditionnelle », mais depuis qu’il a découvert cet art de manier la paille, il y a un an et demi, il s’est trouvé une passion, à 57 ans : « Aujourd’hui, je vis, je dors paille, je suis devenu accro », sourit-il. Il est fasciné surtout par la texture et les couleurs de ce matériau naturel. Serge Goryl crée des tableaux, mais se sert aussi de la paille pour sublimer des meubles : tables basses, étagères, bahuts… Il s’amuse à l’associer à d’autres matières comme le laiton et il aimerait introduire aussi la nacre. L’artiste bouillonne d’idées et de projets. Il aime également transmettre sa passion et son savoir-faire : « Il faut défendre notre artisanat d’art. En France, beaucoup d’artisans partent à la retraite sans successeurs, c’est dommage. Il faut transmettre notre savoir-faire aux jeunes », insiste-t-il. Lui organise régulièrement des stages d’initiation, mais actuellement il ne peut accueillir que trois personnes. Aussi, il cherche un local plus spacieux à Molsheim ou alentour.

Julie Giorgi

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