Avant d’en arriver à manier le carton, Sandrine s’est intéressée à la peinture et la mosaïque : « j’ai toujours fait des petits objets avec mes mains, mon père m’a beaucoup fait bricoler, il a développé mon sens artistique. Et puis un jour, j’ai poussé la porte d’un atelier de création à Paris et j’ai découvert le carton, c’était le déclic. J’ai commencé et je ne me suis plus jamais arrêtée ». Si le carton lui a tant plu, c’est parce qu’il s’agit d’un matériau léger, écolo, super humble, qui permet des choses extraordinaires et qu’on a tendance à jeter sans penser à tout ce à quoi il pourrait servir.
À partir des emballages, l’artiste fait des réalisations diverses et variées : miroirs, boîtes, meubles, luminaires, tableaux, sculptures, etc. « Travailler dans cet univers est plus facile qu’il y a 20 ans, on est plus sensibilisé parce qu’aujourd’hui on parle de développement durable. Je me fournis auprès des entreprises qui sont souvent contentes de s’en débarrasser et il y a beaucoup de cartonneries en Alsace, on est gâté, ce n’est pas une denrée difficile à dénicher ».
Le carton a un coût
Un élément reste cependant encore difficile à intégrer pour la clientèle de particuliers : le prix. « Les gens ne le comprennent pas toujours, mais les créations en carton prennent un temps fou, on passe des heures à imaginer, dessiner, couper, modeler, à faire sécher, ça ne s’improvise pas et ça donne une pièce unique, solide, facile à transporter et transformable ». Les entreprises quant à elles sont moins réticentes, Sandrine a d’ailleurs reçu un prix au concours Lépine pour son projet proposé aux fabriques de jeu qui consiste à construire avec l’équipe de travail dans un temps déterminé une voiture en carton, « et on finit par une course », lance l’artiste ! Sandrine offre également des stages de créations et des animations pour les anniversaires des enfants et d’autres célébrations, de quoi faire un carton en soirée !
Pour la petite histoire
Bientôt une maison en carton ? « Ça existe déjà au Japon, le carton est isolant et est traité pour résister au feu et à la pluie », explique la cartonniste qui espère que des experts du bâtiment et communes entendront son appel afin de pouvoir se lancer dans un tel projet !
Lucie d’Agosto Dalibot