La MIRA est installée à la Maison de l’image, rue Kageneck à Strasbourg, depuis 2013. N’importe qui peut aller y déposer un film. Ils peuvent présenter « un intérêt patrimonial pour tous ». Ils sont aussi « le témoignage d’une époque » et constituent « des sources historiques précieuses ». Les bobines remises par un déposant suivent un long processus : « Nous les visionnons, les numérisons et les inventorions, précise Marion Brun, documentaliste audiovisuelle à la MIRA. Si ce n’est pas indiqué, nous essayons de trouver l’époque à laquelle ils ont été tournés. C’est un travail d’enquête ». L’association compte trois salariées et plusieurs services civiques.
Tous s’attellent au visionnage. « Souvent, quand les gens déposent des films, ils ont tendance à dire qu’ils sont sans intérêt. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ce sont des tranches du quotidien où nous retrouvons des choses qui ont disparu ou changé, comme le paysage urbain, par exemple. On se rend compte très vite d’une évolution. Par exemple, le bain de bébé dans les années 30 n’a rien à voir avec celui donné trente ans plus tard », poursuit Marion Brun. La MIRA partage une base de données avec d’autres cinémathèques françaises. Elle réalise aussi plusieurs actions avec les jeunes, les EHPAD et dans certains quartiers de Strasbourg.
Une collecte régionale
Tous les ans, la MIRA sort de ses murs pour réaliser des collectes dans toute la région. L’année dernière, 730 films ont été réceptionnés à l’issue de l’opération, contre 523 en 2022. La médiathèque Josselmann de Rosheim est un de ces points de récolte : « C’est la troisième année que MIRA nous sollicite pour une récolte, confie Anne Zink, la directrice de l’établissement. Nous leur mettons nos locaux à disposition et ils font venir leurs bénévoles. Selon eux, la récolte est toujours bonne à Rosheim ». Cette année, plus de 60 films y ont été récoltés, « un beau fonds » selon Marion Brun.
