Chez moi derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, je suis bien obligée d’en parler, m’r wàrtè üff d’Wihnààchtè (on «attend» Noël). Et, comme pour beaucoup de choses, je suis du style à préférer le chemin que la destination, l’attente… Un peu comme pour un rendez-vous amoureux, profiter des Vorbereitungè (préparatifs) avant le moment fugace tant attendu. Depuis fin novembre, on a patiemment rempli les Bredlèbexè (boîtes de Bredele), sorte après sorte, des dizaines de variétés pour certain(e)s).
On a déambulé entre les Tànnèbaum (sapins) pour choisir le Wihnààchtsbaum (l’arbre de Noël) qui nous correspond le mieux, chacun selon ses critères…net zü gros net zü klein (ni trop grand ni trop petit). On se l’imagine dans notre intérieur, à la place qu’on lui donne tous les ans, ou ailleurs, fer schànschierè (pour changer) ! On a réfléchi aux Kleinichkeitè (petites attentions) qu’on allait offrir, m’r het sich dè Kopf verbochè (on s’est cassé la tête), on s’est démené pour dégoter tel cadeau original, voire introuvable (bonne excuse au passage, en cas de panne de cadeau !) On a échafaudé des plans pour àlles verstécklè (cacher tout ça) à l’abri des regards des petits curieux tout en envisageant d’Fraid (la joie), d’Ewerràschung (la surprise) lors de l’ouverture des paquets.
On a fantasmé sur ce qu’on allait manger, sans doute verra-t-on passer Gansèlawer (foie gras), gerauchter Làchs (saumon fumé) et la traditionnelle bûche de Noël selon la recette de Mémé Salomé… ou peut-être y aura-t-il ebs unerwààrtes (de l’inattendu). Tout ça pour un moment qui filera in Zitt vun Null-Komma-Nex (en zéro-virgule-rien=en un rien de temps) alors qu’on aura passé des semaines à y penser, à espérer. Oui je crois que c’est ça l’amour : hoffè (espérer). Et que c’est ça Noël. Joyeuses fêtes à toutes et à tous.