samedi 23 novembre 2024
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Il ne se passe jamais rien ici d’Olivier Adam

L’auteur a décidé de planter le décor de son nouveau roman aux abords du lac d’Annecy, là où la nature donne une puissance particulière au paysage. Dans ce village où tout le monde se connaît, le Café des Sports est le lieu de vie. C’est là que se retrouvent souvent Fanny, la jolie caissière du Proxy devant laquelle tous les gars du coin sont en pâmoison et Antoine, le fils looser de la famille Terrier, rejeté et stigmatisé par un père écrasant. Antoine et Fanny, deux personnages en marge, un peu paumés, que les failles et les fragilités ont fait se rapprocher. Pourtant l’histoire qu’ils ont tenté de mener a été plus dévastatrice que constructive et seules ont subsisté une complicité et une tendresse nourries par les souvenirs de ce qui a été. Alors quand le corps de Fanny est retrouvé sans vie au bord du lac et que la police conclut à un assassinat, Antoine s’effondre, d’autant plus qu’il est le dernier à l’avoir vue en la raccompagnant chez elle après leur soirée arrosée au Café des Sports. Antoine est le coupable idéal. Petit à petit par le truchement du récit choral, Olivier Adam va donner la parole aux habitants du village afin de mettre en lumière les zones obscures d’une communauté où peu à peu les langues vont se délier. L’atmosphère est étrange, presque saturée par tout ce qui joue dans cet espace où se heurtent les secrets, les solitudes, les rancœurs, les jalousies et les rêves brisés. À travers les interrogatoires des deux policiers chargés de l’enquête, chaque chapitre va donner lieu à des vérités qui vont émerger par petites touches et l’on sent l’étau peu à peu se resserrer.

De cette culture du secret qui règne au sein des clans, Olivier Adam a su nous embarquer au cœur d’un roman dont on peut souligner la justesse et l’acuité dans les rapports humains qu’il dépeint. Grâce à une narration maîtrisée, il est difficile de lâcher ce roman. D’autant que ce drame n’est qu’un prétexte à venir ausculter les relations humaines dans leur globalité, au cœur d’un huis clos particulièrement oppressant.Il ne se passe jamais rien ici ? Ne vous fiez pas aux apparences et engouffrez-vous dans ces trajectoires de vie qui ont tant à raconter.

Isa sur insta : l’Odyssée des Mots

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