samedi 23 novembre 2024
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Ce jour-là, j’étais là – La ferveur pour Marie, de Marienthal à Strasbourg

Le 15 août 2025, je pénétrerai dans la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, jour de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie, patronne principale de la France et de la ville de Strasbourg. Ce n’est pas la montée au ciel dans la gloire de Dieu qui sera célébrée, mais le tricentenaire du mariage de Maria Leszczynska et de Louis XV, exactement le 15 août 1725, ici même à Strasbourg.

Comment expliquer la dévotion mariale de la princesse polonaise ? Elle venait de passer quatre années en exil à Wissembourg, et elle exigea cette date, le 15 août, pour ses noces royales ! La future Reine de France fréquentait régulièrement les pèlerinages de la basilique Notre-Dame à Marienthal. Elle y demandera la bénédiction de Dieu pour son union. Déjà en 1638, le roi Louis XIII, après vingt-trois années de mariage stérile, décida de consacrer solennellement la France à la Vierge Marie… et Louis XIV naîtra l’année suivante ! Le pape attendra 1950 pour officialiser en un dogme la montée au ciel de la mère de Jésus après sa vie terrestre.

Michel Wackenheim, archiprêtre érudit de la cathédrale de Strasbourg et musicien compositeur de chants liturgiques propose une étude originale du discours marial au fil des siècles. Saint Jean dans le Nouveau Testament cite la présence de Marie à Cana et à la Croix. Le Coran exalte la vénération des musulmans pour Marie qui est considérée comme la femme la plus noble de l’Univers car elle a le pouvoir de faire des miracles : en cas d’accouchement difficile, on donne à la fille le nom de Maryam. C’est dans cette foi en Marie que se réalise la victoire contre le péché et la mort, pour les chrétiens une grâce spéciale qui nourrit leur espérance en une vie éternelle. Les croyants contemplent ainsi le gage de leur propre destin.

Cette confiance incite à prendre le temps de la méditation en admirant l’architecture de la cathédrale ; l’on ressentira alors dans son âme, à l’image de Marie, la propension à sauver son prochain par pure bonté. Par exemple Michel Wackenheim relate l’histoire du franciscain polonais Maximilien Kolbe. Ayant eu une vision de la Vierge de Czestochowa et déporté à Auschwitz pour ses activités antinazies, il prit la place d’un autre détenu lors d’une mise à mort. Ce sacrifice fut interprété, puisque l’on était le 14 août 1941, comme « pour aller fêter l’Assomption au ciel ».

Marie, d’hier à nos jours, Michel Wackenheim, 2021, Éditions Bayard

Ambroise Perrin

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