Petite, Maya Thomas a toujours dit à ses parents qu’elle voulait devenir mosaïste ou vitrailliste : « En bons parents, ils m’ont poussé à faire des études, afin de sécuriser mon avenir », explique-t-elle. C’est ainsi que Maya a suivi des études d’architecte d’intérieur, sans jamais travailler dans ce milieu : « J’ai enchaîné avec une formation logistique internationale qui m’a permis de travailler une dizaine d’années avec Médecins sans frontières, avant de me tourner vers de la logistique traditionnelle jusqu’en 2016 ».
C’est à cette date que Maya s’est remise en question, afin de trouver une activité pouvant donner du sens : « C’est à ce moment que j’ai repensé à mon premier amour : travailler le verre ». Comme il n’est jamais trop tard pour changer de vie, l’artiste en devenir s’est lancée dans une formation de vitrailliste : « Diplômée, j’ai tout de suite eu envie de créer. Pour ce faire, il fallait d’abord que je monte une activité économique dans la région ». Après avoir réfléchi avec son compagnon, Maya a eu une idée : utiliser des bouteilles de vin, disponibles en nombre et oubliées après utilisation, pour les transformer en vaisselle. C’est ainsi que S’Glàs a vu le jour il y a trois ans.
Une double activité
Après avoir trouvé un local à Lutzelbourg, à moins de dix minutes de Saverne, Maya Thomas a commencé à créer des verres, des bocaux et même des caravases, une de ses inventions qui peut servir de carafe et de vase : « Ma clientèle est principalement composée d’entreprises et de restaurateurs, à qui je peux proposer des modèles personnalisés. Les particuliers sont bien moins nombreux ». Avec les chutes des bouteilles en verre qu’elle n’utilise pas, elle en profite pour sa création de vitraux : « Je cherche à créer des vitraux fonctionnels et non pas des pièces uniquement décoratives, commandées par un client, où je ne peux pas exprimer l’étendue de ma créativité ». Dans cette double activité, la création de vaisselles nourrit celle de vitraux, et inversement.
Son compagnon étant ingénieur dans la création de machines industrielles, Maya a pu automatiser une partie de sa ligne de production : « Cela me permet de me soulager et de me libérer du temps pour mon activité de vitrailliste ». C’est d’ailleurs ce qu’elle compte faire en 2024, en plus de développer une gamme de décoration et de luminaires, toujours à l’aide de bouteilles de vin.
L’info en plus
Maya Thomas a commencé à utiliser des bouteilles de bières Meteor, Licorne ou même Kronenbourg pour fabriquer des tasses à café. Cependant, elles ne sont pas encore commercialisées.