L’autre jour en sortant de chez mon voisin après un match du PSG, j’ai croisé ma voisine qui m’a ri au nez. L’avantage quand on est supporter du PSG, c’est que, lorsqu’arrive le printemps ça fait quelques soirées de libres, elle m’a dit. Elle a toujours le mot juste ma voisine, et jamais le temps de prendre un verre ou une tarte flambée, ou les deux. Pourtant, le resto du coin sentait bon les oignons, la crème et le feu de bois. Du coup, je suis rentré chez moi et j’ai réfléchi à cette locution de l’on emploie à tout bout de champ de la ville à la campagne. Du coup ! Le passe-partout pour enchaîner sans nuance une situation après l’autre, le tic de langage idéal pour ne pas s’embêter avec la langue et passer pour un type branché. Du coup j’ai pris mes jambes à mon cou, du coup j’ai pris un coup de bambou, du coup ma voisine a filé. Merci, beau cou ! Du coup est contagieux, tout le monde l’utilise, on oublie finalement (trop convenu), en conclusion (trop définitif), par la même occasion (trop lourd), par conséquent (trop pompeux), dès lors (trop folie des grandeurs). En fait (tiens, il y aurait des trucs à dire du coup sur en fait), les locutions nous facilitent la vie, comme les adverbes, qui peuvent aussi servir de nom de resto. Par exemple, ENFIN à Barr qui a remporté une étoile au Guide Michelin, pendant que le PSG et ses millions cherchent encore celle de la Ligue des Champions! Qui osera baptiser son resto Du coup ? Ou, encore mieux, Le coup du lapin? Dans celui-là, j’inviterai ma voisine et Lionel Messi, et du coup, par simple vengeance, je ne viendrai pas au rendez-vous.