mercredi 17 décembre 2025
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Albert Schweitzer, le chemin du coeur de Francis Guthleben

Après l’ouvrage collectif Mon Schweitzer en 2024, son engagement s’est poursuivi un an durant, avec notamment 300 vidéos sur le prix Nobel. Et il vient de publier Albert Schweitzer Intime. Pour clôturer cette année anniversaire, Maxi Flash a plongé dans les coulisses d’un engagement. Celui de Francis Guthleben.

Alors qu’elle touche à sa fin, quel bilan tirez-vous de « l’année Albert Schweitzer » ?

Un bilan que je n’avais absolument pas anticipé. Au départ, lorsque mon ami Guy Michel m’a sollicité, je ne voulais pas faire le livre Mon Schweitzer. Je n’avais aucun plan de communication, ne cherchais aucune médiatisation. Depuis six ans, je vivais seul dans ma montagne, entre mes manuscrits et mes longues sorties à vélo. Un écrivain, ça écrit et ça livre ses mots, point. C’était ma conviction. Et puis tout a explosé : Schweitzer est venu frapper à ma porte, m’a tiré par la manche.

Le début d’une grande aventure.

Oui, Albert Schweitzer m’a entraîné avec lui. Je me suis retrouvé à lui consacrer un reportage vidéo par jour pour les réseaux sociaux, 7 jours sur 7, tout au long de l’année. Il y a aussi eu des rendez-vous avec du public. Et enfin, 109 entretiens à travers 5 continents, 15 pays, 50 villes. Parmi eux, les six derniers collaborateurs de Schweitzer encore de ce monde. C’est ce qui a donné naissance au livre Albert Schweitzer Intime que je cosigne avec Jenny Litzelmann, directrice de la Maison Albert Schweitzer. En heures cumulées, Schweitzer m’a fait faire en un an le travail de trois personnes. Je l’ai fait avec une liberté totale et la confiance absolue de Christoph Wyss, président de l’Association Internationale pour l’oeuvre du Dr Albert Schweitzer de Lambaréné. Il signe d’ailleurs la préface de l’ouvrage. Ce fut un marathon physique, intérieur. Mais ma gratitude est immense à ceux qui m’ont accompagné et au public si fidèle.

Les bénévoles de la maison Schweitzer
Des bénévoles engagés, dont Jenny Litzelmann, co-autrice de Albert Schweitzer Intime (en haut à gauche). / ©FRANCIS GUTHLEBEN

En parlant de nombreuses rencontres, laquelle a été la plus marquante ?

Les rendez-vous ont eu lieu, pour l’essentiel, dans ce qui était la salle à manger d’Albert Schweitzer à Gunsbach. Je veux croire qu’il était là. Avec Jo Munz ancienne collaboratrice de Schweitzer. Ou encore avec Louis Schweitzer, petit-neveu d’Albert Schweitzer, ancien directeur de cabinet à Matignon et ancien PDG de Renault. C’était un moment hors du temps, d’une intelligence rare, quelques semaines avant son décès. J’en suis encore bouleversé.

Au terme de cette année si spéciale, que retenez-vous ?

Sur le plan personnel, Albert Schweitzer m’a ramené à mes 18 ans lorsque j’ai hésité entre des études de journalisme et des études de théologie. Il m’a ramené à mes 31 ans lorsque, journaliste d’investigation, je l’ai mis entre parenthèses parce que j’ai été appelé sur le crash de l’avion d’Air Inter au Mont Sainte- Odile. Il m’a ramené aussi à ma grand-mère qui m’avait offert son livre Souvenirs de mon enfance. C’est comme s’il m’avait aidé à rassembler les éléments du puzzle de ma vie. Sur le plan général, Albert Schweitzer est beaucoup plus vivant qu’on pouvait le penser. Chaque contact m’a conduit vers une autre personne pour former une chaîne humaniste planétaire. Et quelles joies aussi : les bénévoles de la Maison Schweitzer et les 1 200 enfants de la vallée de Munster devenus Ambassadeurs d’Albert Schweitzer.

Comment expliquez-vous cet engouement ?

L’explosion de l’intelligence artificielle nous plonge dans le désert de nous-mêmes. La situation géopolitique est explosive, le chef d’État-major a annoncé qu’il fallait s’attendre à perdre des enfants dans une guerre d’ici cinq ans. S’ajoute la paupérisation. Face à tout cela, les Français cherchent une boussole, un espoir. Albert Schweitzer apporte cela. L’humanité a besoin de respirer autrement. Schweitzer apporte cet oxygène-là.

La couverture de Albert Schweitzer Intime
La couverture de Albert Schweitzer Intime. ©FRANCIS GUTHLEBEN

Et maintenant, quelle est la suite ?

Maintenant, plus personne n’a le droit de freiner l’Appel à l’Humanité lancé à la Maison Albert Schweitzer. Localement, il faut une rencontre annuelle des Ambassadeurs d’Albert Schweitzer. Il faut éditer un premier livre bilingue alsacien-français autour de textes de Schweitzer. Et au-delà des frontières, voici mon projet le plus ambitieux : créer une plateforme mondiale dédiée aux signes d’espérances. Dans chacun des 195 pays de la terre, réalisons un reportage vidéo présentant une personne oeuvrant dans l’esprit de Schweitzer. Voilà des chantiers pour les cinq prochaines années. C’est un projet de plusieurs millions, mais qui n’a pas de prix. J’ai d’ailleurs déjà un accord de soutien d’un philanthrope australien. Schweitzer a voulu changer le monde. Beaucoup ont repris son flambeau, il faut les relier. C’est ainsi qu’un jour nouveau se lèvera. Sur la fresque de l’Appel à l’Humanité, j’ai écrit : « Moins de peur, plus de coeur ». C’était ma conviction à l’adolescence, Albert Schweitzer y a ajouté son relief cette année.

Le chiffre

1,5

En million, c’est le nombre de vues des vidéos consacrées à Albert Schweitzer sur les réseaux sociaux en 2025. L’année Schweitzer, c’est aussi +50% de fréquentation pour la Maison Albert Schweitzer.

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