Elle était maquillée comme une star de ciné ma voisine l’autre jour à la fête de la bière. Elle ne buvait pas de menthe à l’eau. Elle a dit en avalant sa 3e Licorne je crois que je vais m’installer à Bonheurwiller. À la table Maxi Flash, Claude Sturni qui en était à sa première gorgée a répondu que Bonheurwiller c’était Haguenau et qu’elle serait la bienvenue dans sa ville.
Y’avait de l’idée chez l’édile qui, comme Eddy, chantait en trempant sa knack dans la moutarde, « il y a toujours un coin qui me rappelle l’Alsace du Nord ». Y dit quoi ?
a dit ma voisine en buvant sa 4e mousse accoudée au juke-box. J’ai répondu qu’elle pouvait s’installer à Haguenau quand elle voulait. Elle était en plein délire éthylique, alors l’édile a écrit son portable en italiques sur une nappe en plastique et ma voisine a chanté une autre chanson d’Eddy. Elle a pris la route de la pils.
Sur le siège avant le chauffeur buvait de la bière en regardant l’heure, lorsqu’elle a crié : eh dites, vous n’auriez pas vu où sont les tartes ? Elle semblait bien dans sa peau, ma voisine qui ne buvait pas de l’eau, comme les milliers d’Alsaciens présents ce soir-là elle a su préserver les traditions et faire de l’Alsace une région idyllique.