jeudi 19 septembre 2024
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Furdenheim – Jean Kohler : « 36 ans de voyages et de rencontres »

Pur produit de Furdenheim, Jean Kohler était prédestiné à faire une carrière de cheminot, en tant que conducteur de train. Un jour, Aquatique Show, une société strasbourgeoise d’événementiel, a croisé sa route et changé son destin à tout jamais. Pendant 36 ans, Jean a sillonné les quatre coins de la planète pour exporter, créer et installer des spectacles toujours plus impressionnants. En parallèle, le Furdenheimois n’a jamais cessé de s’investir dans l’organisation du festival Vents d’Est, mais aussi dans la gestion du club de basket-ball de son village, dont il est le fondateur.

Au début de votre vie, vous avez choisi de devenir cheminot. Pourquoi ?
Jean Kohler : Le début de ma vie a été marqué par la disparition rapide de mon père. J’ai dû stopper mes études et me mettre à travailler. C’est ainsi que je suis devenu cheminot. De 1979 à 1986, je travaillais au dépôt de Strasbourg comme conducteur. À 21 ans, j’étais un des plus jeunes conducteurs de France. Je conduisais principalement des trains de voyageurs. J’avais un short, des cheveux longs. Je me souviens qu’une dame m’avait demandé si c’était mon père le conducteur. Je lui avais répondu que non, que c’était bel et bien moi. Sans réfléchir, elle a fait demi-tour, en ajoutant en Alsacien qu’elle ne monterait jamais dans ce train (rires).
Vous n’avez pas souhaité faire carrière. Qu’est-ce qui vous a fait sortir des rails ?

À seulement 26 ans, j’ai voulu me lancer dans le commerce. Sans diplôme et sans expérience, j’ai difficilement trouvé un poste comme vendeur de camions. C’est durant cet emploi que j’ai croisé la route d’Aquatique Show, une société d’événementiel aquatique strasbourgeoise. Après leur avoir vendu un camion, ils m’ont proposé de rejoindre leurs rangs. J’ai dû faire un choix. J’ai choisi une toute nouvelle vie. J’ai commencé comme technicien/installateur, mais seulement six mois après mes débuts je me suis retrouvé derrière la console, à la partie créative.

Une création Aquatique Show pour l’exposition universelle de Shanghai en 2010. / ©Dr
Aujourd’hui, Aquatique Show est une société à la renommée mondiale. Ce n’était pas le cas à vos débuts…

Effectivement. Son impact était encore très local. J’ai d’abord conçu beaucoup de spectacles dans la région. Mais un jour, j’ai proposé d’exporter notre savoir-faire. Ma première mission était de développer le marché en Angleterre, dans les années 90. Ça a bien pris, puis tout le marché européen s’est créé à son tour. En 1997, j’ai démarré l’aventure au Moyen-Orient, à Dubaï, où nous avons conçu un spectacle nommé cinq années d’affilée comme meilleur spectacle et meilleure innovation. L’Arabie saoudite, l’Inde, la Chine avec une fontaine flottante de 250 mètres de long sur le fleuve Huangpu de Shanghai, Singapour, l’Australie, les États-Unis, mais aussi le Mexique ont suivi. Avant mon départ de l’entreprise, une de mes dernières réalisations a été une fontaine reproduisant une éruption volcanique, à Vidanta, près d’Acapulco, au Mexique. Ce métier, c’est 36 ans de voyages et de rencontres. Je n’en retiens que du bon.

Je n’en retiens que du bon.

Vous l’avez dit sans le dire, mais vous avez quitté l’entreprise. Que proposez-vous aujourd’hui ?

En juillet 2023, j’ai fondé ma propre société, Water2C. Je propose du conseil et de la création événementielle à des entreprises ou à des associations. Je travaille aussi bien au local qu’à l’international. Il m’arrive encore de voyager. Je n’avais pas envie d’arrêter ma vie professionnelle. Il n’y a rien de pire pour un général qui a commandé des divisions que de se retrouver dans un restaurant à commander une choucroute, comme l’a si bien dit Pierre Dac.

À côté, vous continuez de chapeauter l’organisation de Vents d’Est. Quelle est votre histoire avec cet événement ?

Au milieu des années 80, Aquatique Show a eu l’idée d’intégrer un spectacle de jets d’eau à la fête de village de Furdenheim. C’est ainsi que j’ai commencé à m’investir dans l’organisation. En 1985, l’événement a pris le nom d’Art et lumière jusqu’à devenir Vents d’Est en 2015. Cette année, la formule du festival a encore évolué, et elle a plu ! J’aide toujours à l’organiser, mais la jeunesse commence à prendre le relais.

Le finale de Vents d’Est, fin juin. / ©Lumières éphémères/Julien Batard
Autre pan de votre vie : le basket-ball. Quel est votre lien avec ce sport ?

Petit, je pratiquais, mais à Marlenheim. Je n’ai jamais été très bon. À 23 ans, j’ai décidé de relancer un club à Furdenheim, dans mon village. J’en suis toujours l’actuel président-fondateur. En 1986, nous n’étions que 18 licenciés. L’année dernière, nous étions encore un des plus gros clubs de Bas-Rhin. Au fil des années, nous avons fait beaucoup d’efforts dans la formation des jeunes. L’école de basket me tient à cœur. Grâce à cet environnement favorable, nos filles séniores ont même atteint la N1, et nos garçons la N2. Des stages sont proposés à nos jeunes joueurs tous les ans, comme dernièrement en Slovénie. Nous propageons le Fufu Spirit, basé sur le bénévolat, l’amitié, le partage et le respect. C’est notre ADN, et nous avons le droit de nous en vanter.

Jean, à gauche, lors de la fondation du club de basket-ball de Furdenheim en 1985. / ©Documents remis
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