Tapinoma Magnum. Non, ce n’est pas une grande bouteille de vin argentin, mais plutôt un petit insecte : une fourmi. Attention, pas n’importe quelle fourmi. Une costaude. Balaise. Destructrice. Là, vous vous dites, qu’est-ce qu’il nous raconte encore celui-là, il a encore traîné sur YouTube à regarder des conneries. Déjà, je ne traîne pas sur YouTube – un peu sur Instagram, mais pas plus – et sûrement pas pour regarder du vide.
Non là, c’est très sérieux, et nos voisins de Kehl sont victimes d’une véritable invasion, assez dramatique, il faut le dire. La Tapinoma Magnum a tellement proliféré que les dégâts sont désormais bien visibles :
les galeries souterraines entraînent des déformations du bitume, les coupures de courant sont désormais courantes, et même les terrasses des immeubles en font les frais. Sans parler des risques sur la biodiversité. La Ville a tiré la sonnette d’alarme, mais le ministère allemand de l’Environnement joue la cigale. « Abwarten und Tee Trinken » comme on dit à Berlin. On savait déjà qu’on avait aujourd’hui le climat de Lyon il y a 50 ans, et si cette espèce méditerranéenne prolifère sous nos latitudes, c’est bien qu’il se passe quelque chose de pas net.
La force du nombre
Et je vous prie de ne pas rigoler, parce que la dernière estimation nous disait qu’il y a sur Terre 20 millions de milliards de fourmis. On est loin des 3 milliards de fourmis qui courent après nous, c’est sympa c’est marrant ! Par ailleurs, on sait que le système « fourmiesque » est l’un des plus élaborés, avec une organisation, une communication, une intelligence commune insoupçonnée. Ne croyez pas que ça n’arrive toujours qu’aux autres : des colonies de Tapinoma Magnum ont été repérées en Alsace. Vous rigolerez moins quand les bâtiments s’effondreront, que les centrales nucléaires exploseront, et que nulle part sur Terre vous ne serez en sécurité. Car ce jour-là, ce sera la Planète des Fourmis.