La romance
Il était une fois, toutes les histoires commencent toujours par «Il était une fois», une jeune femme un peu timide, séduisante, charmante, d’une élégance rare, taille de guêpe, et un jeune premier, Émile, l’œil espiègle, séducteur, malin, audacieux. Émile est très théâtral dans son rôle de jeune premier, amoureux de la vie, de la littérature, de la poésie, de la femme de sa vie, Monique, qu’il aime à la folie. Sa « petite fleur » le surnomme « love ». L’amour c’est la meilleure recette, le meilleur menu pour Madame et Monsieur.
Le Crocodile, c’est un doudou affectif
Le cadeau très tendance, à la naissance de votre bout d’chou, c’est d’offrir un crocodile en peluche. Il accompagnera ses nuits, ses jours, et ses longues siestes. Un doudou crocodile, c’est doux, soyeux, scintillant, votre enfant le serrera dans ses bras, un ami câlinou inoubliable. C’est surtout un soutien émotionnel pour l’enfant, mais pas que, pour les plus grands aussi !
Le croco à l’ombre de la cathédrale de Strasbourg était bichonné par qui ? À votre avis ! Le crocodile empaillé, n’était-il pas le doudou affectueusement dorloté de Monique et Émile Jung ? Mais ce crocodile est un prédateur dangereux qui à tout moment peut considérer les deux dompteurs en costume de papier comme deux casse-croûte 3 étoiles. Le Crocodile, au 10 rue de l’Outre à Strasbourg.
Émile et Monique, une complicité galactique !
Un couple mythique, un couple fusionnel, deux passions qui se rencontrent, deux étoiles qui se croisent dans le feu de l’amour, et cette alchimie fonctionne à merveille. Madame est en salle, c’est le métronome de Monsieur qui est à l’étage avec sa brigade. Une complicité sans fissure, entre la cuisine et la salle à manger. Quand le coup de feu retentit, le piano d’Émile s’émerveille, on entend la brigade fanfaronner ! Oui, chef ! Oui, chef ! Avec un respect sans faille. À l’étage en dessous règne une toute autre ambiance plus calme, douce, une atmosphère feutrée enveloppée dans cette somptueuse maison.
C’est au tour de Madame d’entrer en scène comme une Kapellmeisterin, elle dirige ses équipes de salle, tous sur leur 31. Madame ouvre la danse avec le ballet des plats, l’œil vif elle dirige tout comme une grande Dame de cérémonie, on n’entend que le merveilleux à table. Ils sont tous là, les fins gourmets du monde entier : les artistes, comédiens, écrivains, chefs d’État, même l’équipage d’Apollo 11, qui a foulé la poussière de la lune. La fidèle clientèle strasbourgeoise, et les personnes qui ont cassé leur tirelire pour fêter un évènement familial. Les récompenses tombent comme une poussière d’étoiles, le crocodile s’en lèche les babines slurpp, slurpp. Une première étoile au guide Michelin en 1972, la seconde vient récompenser le travail d’Émile en 1975. Il n’y a jamais deux sans trois, le Croco croque tout cru la troisième étoile en 1989. Des récompenses suprêmes pour les deux dompteurs du Crocodile.
Mais un jour, le Michelin est devenu dingo, sans raison une étoile s’est envolée comme une plume dans les airs de la folie. C’était un drame pour le Crocodile, inconsolable, il a versé toutes ses larmes. Mais il fallait bien continuer, me disait Émile en citant le philosophe Sénèque :
« Il faut toute une vie, pour apprendre à vivre ». Monique vient d’écrire un gros livre de 400 pages, il fallait bien ça pour raconter la mémoire du Crocodile. Le titre : Une école de vie.
Mon rendez-vous avec Monique
Dans le salon de thé de Mary Poppins, Au Fond du Jardin à côté de la Cathédrale, je rentre dans la boutique, les odeurs sucrées, de jasmin, de cannelle, de chocolat, de thés chatouillent mes narines.
– Bonjour Fred, j’ai rendez-vous avec Madame Monique.
– Hello André ! Quel plaisir de te revoir, tu es attendu en salle !
Monique est assise dans ce beau décor victorien, élégante, avec sa coiffure légendaire.
– Bonjour Monique, très heureux de te revoir, chère Ma-reine (elle était la marraine de mon émission A’ Gueter pendant plus de dix ans sur France 3).
– Salut Dédé, contente de te revoir ! Mais dis-moi, tu as changé de look, j’aime bien, tu es moins colorisé qu’avant, je préfère.
– Merci pour ton compliment, tu as mis ton Crocodile dans un mégabouquin de 400 pages Monique ?
– Depuis le départ d’Émile, mon entourage, les gens que je croisais dans la rue me disaient tous : « Il faudrait écrire les mémoires du Croco Madame ! Alors, on s’y est mis, Maurice, Axel et moi. Nous avons fouillé nos archives, nos milliers de photos, nos livres d’Or, poussiéreux, qui dormaient dans une grande malle au grenier à Masevaux.
– Ce livre vient de paraître, tu as un nouveau métier : dédicacer dans les librairies, écrire une bafouille dans chaque livre ?
– C’est vraiment plaisant de revoir nos clients, les amoureux de la gastronomie. Chacun a une petite anecdote à me raconter. J’ai un livre dédicacé pour toi cher Dédé. Tu sais, toi on ne peut pas t’oublier, nous avons fait tellement d’émissions ensemble, je me souviens d’une, à Europa-Park, avec Émile vous étiez comme deux gamins, c’était drôle, que d’excellents souvenirs ! »
Le crocodile est toujours accroché dans la petite rue passante, Monsieur Émile nous regarde de tout là-haut, il marche sur toutes les étoiles de notre voie lactée. Émile sera et restera toujours le plus grand dompteur du Crocodile, de tous les temps. Je t’embrasse, affectueusement ma chère Monique.
Et voilà, une autre belle aventure, chers Maxi-Läsers. À très vite pour une nouvelle histoire, dans un petit recoin de notre paradis alsako-alsacien.
À’ Plume ! Wasss. À’ Ferder ! Si tu préfères.
Le Maxi-Trotteur,
André Muller