dimanche 5 mai 2024
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Margaux & Martin – Un duo d’amour

Margaux Lucas, originaire de Gironde mais installée dans le Haut-Rhin depuis son enfance, et Martin Nowacki, de Valenciennes, se sont rencontrés sur les bancs de l’Institut d’études politiques de Strasbourg. Le temps a fait son travail et les deux jeunes gens, des Alsaciens d’adoption, se sont rapprochés. Une chanson de Saint-Valentin a allumé une autre flamme en eux, celle de former un groupe, après avoir formé un couple installé à Boersch.

Quelle est l’histoire de votre rencontre ?

Dans l’amphi, j’étais assise tout devant à gauche, et Martin tout derrière à droite. Nous ne prenions même pas les mêmes escaliers et on ne se voyait jamais. C’est la musique qui nous a permis de nous rencontrer, notamment lors d’un projet de comédie musicale. Nous nous sommes découverts autour d’un piano. Nous aurions dû nous douter qu’il se passerait quelque chose de similaire des années plus tard ! En troisième année, le hasard, une nouvelle fois, a permis que nous partions tous les deux au Québec. Ce n’est qu’en quatrième année que Martin, quelqu’un de très enthousiaste, n’arrêtait pas de me dire que j’aurai un cadeau extraordinaire pour la Saint-Valentin. J’étais bien embarrassée, car je n’avais même pas le début d’une idée pour lui en faire un. C’est ma maman qui m’a dit que je devrai lui écrire une chanson. J’ai suivi son conseil et ça l’a touché en plein cœur. Par la suite, il a même arrangé la chanson en y mettant sa magie, tout comme il sait si bien le faire aujourd’hui.

Cette musique, ça a été un déclic musical. Votre duo est né. À quoi ressemblaient vos débuts ?

En mai 2017, nous avons donné notre premier concert dans un petit café-théâtre de Strasbourg, situé dans le quartier gare. Tout s’est très bien passé. On a adoré l’expérience. Nous n’avions aucune ambition particulière à ce moment-là. Ensuite, il y a toujours eu quelqu’un, de salle en salle, qui a fait que nous continuions cette aventure. Sept ans plus tard, avec deux années de pandémie, nous avons donné plus de 150 concerts, en France, au Québec, en Tunisie et dans d’autres pays.

Le couple joue souvent au piano à quatre mains. / ©Jérôme Muller Castellanos
Vous parlez de ces personnes qui vous ont permis de continuer dans cette voie. C’est une histoire de belles rencontres…

Oui. Par exemple, nous avons sorti le clip de la musique Amazones, qui aborde le sujet du cancer du sein et de ce qu’il peut faire aux corps des femmes. Sur cette création, nous avons convié un chœur de femmes, celui pour qui nous avions fait la première partie pour notre deuxième concert en 2017. Autre exemple, il y a quelques semaines, nous avons donné notre premier concert de l’année en Vendée, tout ça grâce à la rencontre d’un metteur en scène dans un TGV. À côté de ces belles histoires, nous avons côtoyé des personnalités de renom comme Pierre Perret ou encore Lynda Lemay. Ce sont des gens que nous aimons, que nous chantons. Nous avons beaucoup de chance.

Vous parlez de Lynda Lemay. Est-ce que cette rencontre a permis de vous faire grandir ?

Je l’écoute depuis que je suis toute petite. Un peu avant la crise sanitaire, nous avons réalisé une vidéo avec Martin pour lui dire merci, lui raconter notre histoire, et que sa personne nous a beaucoup motivés à nous lancer. Un jour, sur Facebook, j’ai reçu un message de Lynda Lemay. Nous avons cru à une blague, mais c’était vraiment elle. Elle nous remerciait, elle avait été extrêmement touchée et elle s’était même abonnée à notre page et à tous nos comptes sur les réseaux sociaux. Elle se connectait sur nos lives pendant le confinement. La première fois, nous étions dans notre salon et nous ne respirions plus. Plus tard, nous lui avons annoncé que nous irions la voir en concert à Mulhouse, en janvier 2022. En plein spectacle, alors que nous venions de nous asseoir, Lynda nous a fait monter sur scène, complètement par surprise. Nous n’en revenions pas. Elle nous a demandé de chanter une chanson de notre répertoire sur scène. Depuis, nous continuons de nous écrire. Nous lui avons envoyé notre album. C’est une très belle histoire et ça nous a poussés à grandir.

Le couple sur scène, avec leurs musiciens. / ©dr
En décembre, vous avez sorti votre deuxième album intitulé Maison pleine, composé de onze titres, dans lequel vous avez été accompagné de nombreux musiciens. C’est un album d’histoires, écrit avec le cœur, tout en poésie, où vous abordez des sujets importants, n’est-ce pas ?

L’album est l’inventaire de ce que nous avons dans nos têtes et dans nos vies. D’ailleurs, la chanson Presque 30 aborde ce sujet. Alors que nos parents voyaient des lueurs d’espoir il y a trente ans, pour nous, tout est différent. Nous avons ces tracas dans la tête, dans l’album, mais il y a aussi des choses qui nous font du bien. Nature, par exemple, est une chanson douce, belle et engagée. Maison Pleine était un bon nom d’album. Finalement, chaque chanson est une pièce différente de notre maison musicale : Télétravail se passe dans le bureau, Le tableau du salon dans la pièce à vivre, etc. Nous avons pu présenter l’album à deux reprises et les retours ont dépassé nos espérances. De nombreuses personnes sont reparties avec le CD. Après les représentations, certaines venaient nous voir pour nous parler d’une chanson en particulier, en nous disant qu’elles ont été bouleversées, qu’elles passaient du rire aux larmes, qu’ils réfléchissaient beaucoup après coup. Ça a aussi été l’occasion de tester d’autres chansons, que nous avons écrites en parallèle de la sortie de Maison pleine.

Vous avez toujours des emplois que vous appréciez. Avant le Covid, vous disiez être proche de l’intermittence. Mais depuis, vivre de la musique n’a jamais été une option que vous avez remise sur la table ?

Oui, je pense que nous pourrons un jour reprendre le chemin de l’intermittence. Depuis nos débuts, nous nous sommes beaucoup diversifiés. En plus d’écrire et composer nos chansons, Martin propose ses services à d’autres artistes. Il a aussi développé un attrait pour l’écriture audiovisuelle. De mon côté, je fais de la voix off pour des documentaires et j’arrive à décrocher quelques petits rôles. Nous avons diversifié nos cachets. Nous avons encore chacun nos emplois. On s’accommode de cette situation. Cela nous permet encore d’avoir un pied dans le réel, d’être confrontés à des gens et divers sujets. Nous ne sommes pas fermés à la surprise. Peut-être que cet album ou le suivant changera nos vies.

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