Cela fait 12 ans que Joan Schmitt s’est installé ici, juste au-dessus de Mutzig. Son étude de marché a été vite bouclée. Sa résidence personnelle se trouvant à Still, il a constaté qu’il y avait peu de solutions pour bien manger dans les parages. Il prit la décision de combler cette lacune. C’est une affaire qui tourne avec les entreprises du coin, entre Alsapan et Siat, patrons et salariés ont vite trouvé où réserver pour leurs repas d’affaires, les déjeuners entre collègues avec plat du jour avec ou sans ticket resto. Il faut réserver, car le resto fait le plein hiver comme été où l’on profite de la belle et grande terrasse. On y croise souvent la Maire du village, Marie-Reine Fischer, bien connue dans le tourisme, ou Christophe Felder, le pâtissier, grand auteur d’entremets et de best-sellers.
Joan Schmitt s’est entouré d’une belle équipe en salle comme en cuisine, ce qui lui permet d’être ouvert tous les midis. Il ne ferme que le dimanche, lundi et mardi soir. Il peut aussi se permettre de partir en voyage ; les cuisiniers et les serveurs prennent les manettes. Mais venons-en au fait, le plat de ce jour, récité en style opérette par Thierry, le maître d’hôtel : en entrée, ce sera houmous avec Gambas au curry, suivi d’un dos de Colin aux macaronis rangés comme un stère de bois. C’est la jolie assiette du vendredi, jour de poisson, tout ça pour 11€. Annette s’est carrément laissé transborder dans le Piémont italien avec un vitello tonnato, servi ici en plat de résistance. On aurait aimé des tranches coupées plus fines, mais le tout était bon et savoureux. Question vins, de belles propositions au verre : un Faugères pour Annette et je suis parti taquiner un chardonnay du Nouveau Monde, petite entorse à mon addiction alsacienne.
Joan propose de grands classiques et aime naviguer culinairement vers les rives italiennes et asiatiques pour mettre un peu de peps dans son quotidien. Les bases sont bien là : apprentissage à la dure chez Fernand Mischler et une longue collaboration avec Jean Noël Dron, ouverture du Flo à Strasbourg et puis chez Annie au Pont des Vosges, ainsi qu’en famille au Petit Max. Ce pur cuisinier strasbourgeois s’est bien acclimaté à la Bruche et à ses habitants.
Anatable, le nom du restaurant est la contraction de « Ane à Table » provenant du sobriquet des habitants de Dinsheim, désignés ânes dans des temps très anciens, bien avant les smartphones.
par Annette et Bernard Kuentz