Alors chargée de communication dans une agence digitale, Ophélie aimait son métier et son entreprise, mais elle ressentait le besoin de se reconnecter à l’humain, et notamment aux enfants : « J’ai réalisé un bilan de compétences pour m’aider à y voir plus clair et ne pas agir sur un coup de tête. Il m’a mené vers le métier d’orthophoniste, qui demande cinq années d’étude, explique-t-elle. À mon âge, je devais prendre une décision rationnelle et réalisable. Via Pôle emploi et mon entourage, j’ai découvert le métier de graphothérapeute, la rééducation à l’écriture. J’ai réalisé des enquêtes métier et j’ai décidé de me lancer ». Après avoir passé une année et demie à se former au sein de Graphidys, un centre de formation basé à Aix-en-Provence, Ophélie a été certifiée en juin et a pu ouvrir son cabinet à Erstein presque dans la foulée.
La graphothérapie : qu’est-ce que c’est ?
C’est la rééducation à l’écriture. Chez l’enfant, il y a trois symptômes de base : s’il a mal quand il écrit, s’il est trop lent et s’il n’est pas lisible. Pour les parents, qui peuvent aussi être alertés par les enseignants, il y a une nécessité à agir assez vite avant que le problème ne devienne handicapant pour l’enfant : « J’accueille des enfants dès le CP et des adultes ». Une rééducation avec Ophélie commence toujours par un bilan avec des tests multiples : « Notamment des habiletés complémentaires. Souvent, l’écriture est un symptôme d’un autre trouble, et les parents ne le savent pas forcément. Je peux le pointer, leur dire et leur conseiller d’aller chez un spécialiste ».
Ensuite, Ophélie établit des objectifs de rééducation : « Pour y arriver, je travaille la décrispation et la détente du geste. L’idée est de sortir l’enfant du contexte scolaire, de rendre la séance ludique et agréable. Plusieurs séances sont alors nécessaires ». En parallèle, la graphothérapeute propose aussi des ateliers Montessori : « Il m’arrive de faire venir des intervenants extérieurs pour des séances thématiques. L’idée est d’exercer la créativité, l’autonomie, l’entraide entre les âges, tout en gardant l’écriture en toile de fond », conclut-elle. Si son métier ne lui permet pas encore d’en vivre, elle développe son réseau petit à petit et ses interventions, aussi bien dans son cabinet qu’à l’extérieur, se multiplient.