dimanche 28 avril 2024
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Erstein – À la découverte d’une réalisation titanesque : le polder

C’est le fruit d’une collaboration franco-allemande qui a pour objectif de réguler les crues du Rhin pour protéger les habitations. La zone a permis l’explosion de la biodiversité de la forêt rhénane. Visite avec Jean-Marc, responsable du site à la VNF (Voies navigables de France).

Situé sur les communes d’Erstein, Plobsheim et Nordhouse, le polder est une sorte de presqu’île entourée de digues. Pour réaliser cet ouvrage, il a fallu dix années d’études et sept ans de travaux. Quand il est mis en eau, l’immense bassin peut contenir jusqu’à 7,8 millions de m3. Son remplissage se fait par des systèmes de prise et de vidange gigantesques qui permettent d’évacuer en douceur le surplus, « mais attention, il ne faut pas le faire d’un coup autrement les digues risqueraient d’être détruites, quand l’eau veut passer, elle y parvient toujours », explique l’ancien capitaine. Selon les prévisions statistiques, le polder devrait être utilisé pour la rétention de fortes crues une fois tous les dix ans : « Mais il est difficile de l’affirmer avec certitude. Nos équipes font le tour pour vérifier les niveaux et nous avons déjà eu un record millénaire en 99 avec un flux sur le Rhin de 5000m3 secondes et un autre centenaire en 2021 de 4200m3 secondes »,
ajoute le professionnel.

Découverte du polder d’Erstein et de toutes ses infrastructures avec Jean-Marc. / ©lda

Oyez moussaillons

La zone se parcourt avec guide et en voiture, sauf pour ceux qui prévoient d’y passer la nuit en tête à tête avec un sanglier ! À l’entrée du site, deux énormes sirènes sont installées : « Nous les déclenchons quand nous submergeons le secteur sur arrêté préfectoral afin qu’employés et promeneurs puissent évacuer », indique Jean-Marc tout en faisant une démonstration. Impossible de la manquer mais, comme pour les marées au Mont-Saint-Michel, mieux vaut rester vigilant !

En dehors de ces périodes, il ne reste qu’à flâner au bord de l’eau ou s’égarer dans la « jungle alsacienne ».

Au fil de la balade, il est possible d’entendre le coassement des grenouilles, d’admirer le vol des libellules et d’une multitude de cygnes, difficile de dire combien, ils sont si nombreux. Les plus chanceux croiseront peut-être Bambi. « Entre les différents postes de contrôle nous avons 180 hectares de réserve naturelle. Des îlots refuge sont prévus pour les animaux quand nous inondons. En plus d’éviter des crues catastrophiques, c’est un laboratoire grandeur nature pour la restauration de l’écosystème », conclut Jean-Marc.
Prochaine visite programmée le 18 août.

Plus qu’à admirer la vue. / ©lda
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