Pompier, c’est un objectif que vous vous étiez fixé dès votre adolescence. Pourquoi ce choix ?
Dario Ensminger : Petit, je voulais être professeur de sport. Mais mon grand-père était pompier. J’étais avec lui quand il est décédé et je n’ai rien pu faire. Le lendemain, alors que je n’avais que 13 ans, je me suis dit que j’allais devenir pompier. J’étais volontaire au début, mais mon objectif était d’intégrer les pompiers de Paris, l’élite. J’y suis arrivé à 20 ans et j’ai appris la vie là-bas. Je suis reparti vingt années plus tard. En 2019, je suis revenu en Alsace, à Colmar, en tant que pompier professionnel. Depuis octobre 2021, je suis basé à Finkwiller, à Strasbourg, où je suis chef de section.
En 2017, votre fille vous parle de Ninja Warrior et vous vous inscrivez. Que retenez-vous de cette expérience ?
DE : J’y suis allé sans entraînement spécifique. Je suis professeur de capoeira depuis plus de vingt ans et je suis les entraînements quotidiens des pompiers, mais c’est tout. Je ne fais pas d’escalade ou autre, comme certains concurrents. Finalement, je suis arrivé en finale dès ma première participation. La deuxième année, en 2018, je suis tombé aux qualifications, donc j’ai été éliminé d’entrée. L’année d’après, je suis retourné en finale, mais je suis à nouveau retombé aux qualifications en 2020, pour la saison 5. Je ne suis pas régulier, mais c’est ainsi. Même préparé, nous ne sommes pas à l’abri de nous faire surprendre. J’ai beaucoup aimé y participer. Dès ma deuxième apparition, j’ai eu envie de partager cette expérience, parce qu’elle n’est pas accessible à tout le monde. Nous ne sommes que 200 participants par an, et ça reste de la téléréalité. Pour le partager, j’ai voulu créer mon événement, mon concept, pour donner la possibilité à tout le monde de découvrir ce que j’ai vécu, notamment aux enfants.
C’est en 2018 que vous avez organisé votre premier événement. À quoi ça ressemblait ?
DE : Tout a commencé avec des obstacles sur une piscine municipale à Diemeringen en 2018. Ça a été un succès fou. C’était un truc de dingue. Une centaine de bénévoles avait travaillé sur le projet. L’année d’après, nous avons réitéré à Bitche. Là-bas, c’était bien plus petit, il n’y avait pas de piscine, par exemple. Ensuite, je me suis installé à Ribeauvillé donc j’ai transféré le concept dans le Haut-Rhin. Depuis, il s’y tient tous les ans, depuis trois ans. Pour la première année là-bas, j’ai acquis mes propres piscines, dédiées à l’événement. Pour ceux où nous devons faire sans, nous avons acheté des tapis gonflables de chute, fabriqués en France.
Cette année, vous vous installerez à Molsheim pendant cinq jours, du 26 au 30 juillet. Qu’est-ce que les ninjas en herbe pourront y retrouver ?
DE : Tout se déroulera dans la cour du lycée Camille Schneider, de 13h30 à 20h. Il n’y aura pas de piscine, mais des structures pour tous, sur tapis gonflables. Une structure similaire sera dédiée aux ninja kids. Nous viendrons aussi avec des obstacles surprises, comme quatre murs, dont celui de Ninja Warrior de 4m30. Du 5 au 15 août, il y aura aussi la version Ultimate Ninja de Ribeauvillé. Là-bas, il y aura des piscines. Les enfants auront accès à une nouvelle structure avec des obstacles miniaturisés. Les adultes, de leur côté, auront accès à la pyramide de duels. Dans les deux villes, des compétitions seront ouvertes aux grands et aux petits. Du 25 au 28 août, il y aura aussi un événement pour les enfants à Sélestat. Cependant, il n’y aura pas de compétition. D’anciens participants de Ninja Warrior seront présents. Les enfants pourront partager des moments privilégiés avec eux. Je trouve ça génial. Nous essayons de créer des parcours avec des niveaux de difficulté différents pour que chacun y trouve son compte. Le but est que tout le monde reparte avec le sourire et qu’il n’y ait surtout pas de frustration de ne pas pouvoir faire comme les « gens de la télé ».
Est-ce que d’autres villes s’intéressent à vos événements ?
DE : Oui, ça commence à prendre de l’ampleur. Les demandes affluent. Je reste pompier, donc je ne peux pas en organiser un autre chaque semaine, c’est impossible. Nous investissons dans du matériel chaque année et nous nous rapprochons de plus en plus de la réalité de Ninja Warrior. Ce sont des événements très coûteux. Plus c’est grand, plus c’est cher. De plus, tout est sur mesure. Je peux adapter les structures aux lieux ou aux participants. Je suis maintenant associé avec ma compagne et Alex et Claudie, deux très bons amis anciens participants de Ninja Warrior, pour l’organisation des Ultimate Ninja. Ils me suivent depuis Bitche, en 2019.
Vous parlez d’événements sur mesure. C’est-à-dire ?
DE : Dans mon métier de pompier, j’ai une spécialité un petit peu à part: le dessin. Je suis dessinateur opérationnel, rôle que j’avais déjà à Paris. Notre boulot est de réaliser des dessins en 3D en direct, lors d’un incendie. Je profite de cette compétence-là pour dessiner mes propres parcours et obstacles. Un dessin permet souvent d’éviter un long discours. Ensuite, je modélise. Ainsi, je peux façonner mes propres obstacles. De plus, j’achète peu et je bricole beaucoup.