jeudi 2 mai 2024
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Marlenheim – La vie cachée de nos déchets

Depuis trois ans, le site de méthanisation traite chaque jour des tonnes de détritus. Une partie est issue des exploitations agricoles des environs et l’autre de notre consommation. Explications.

C’est sous trois gigantesques dômes verts que 250m3 de gaz sont produits par heure. « C’est ce qu’une maison de 150 m2 consomme en un an », explique Guillaume, responsable de site. La production de méthane est le résultat d’une digestion : « Ça fonctionne un peu comme le corps humain. On maintient les résidus agricoles et les biodéchets à une certaine température, et les bactéries font le reste », ajoute le professionnel. Bon, ce n’est pas si simple, mais une page ne suffirait pas à tout éclaircir, alors en bref, l’usine récupère les effluents d’élevage (porcin, bovin, équin, volaille) dans des silos et dans ce que Guillaume appelle « le jacuzzi », ce sont les lisiers. Tous ces monts parfumés sont apportés par les paysans partenaires.

Une partie des biodéchets arrivés pendant la visite. / ©lda

En parallèle de cette activité, il y a le traitement des biodéchets composés de restes de restaurants d’entreprise, cantines, maisons de retraite, invendus de grands magasins (dont nous tairons le nom !), déchets d’abattoir… « C’est une démarche honorable d’envoyer les déchets chez nous, mais ça peut encore être mal vu, car leur volume est très important. C’est notre mode de consommation qui veut ça, des rayons toujours trop pleins, on jette énormément », explique le responsable pendant qu’une benne déverse des produits de supermarché. De quoi avoir mal au porte-monnaie.

98% de méthane pur est réinjecté

Après leur livraison, les matières solides (emballages) sont séparées des liquides, puis broyées par d’impressionnantes machines pour faciliter le travail des bactéries, 8 mm maximum ! L’opération se poursuit ensuite dans les cuves maintenues à 40° pour obtenir deux éléments : un digestat qui va servir d’engrais naturel et qui est retourné aux agriculteurs ce qui permet des bénéfices pour tous, et du gaz, réinjecté après traitement dans le réseau. Les biodéchets ont droit à une procédure supplémentaire, car la soupe qui résulte de leur transformation passe par une sorte de stérilisateur pour s’assurer qu’elle est débarrassée des mauvaises bactéries. Sans la méthanisation, ces déchets n’auraient pas été valorisés, mais incinérés.

Le chiffre : 450

Le nombre de tonnes de biodéchets traitées chaque mois à Marlenheim.

Lucie d’Agosto Dalibot

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