Alors que le Racing s’apprête à accueillir le PSG pour fêter son maintien au terme d’une saison bien galère, ma voisine, qui en sait autant sur le foot que moi sur la vie intime de coléoptères, m’a posé une question : pourquoi Strasbourg n’est pas Paris ? Tous ceux qui connaissent l’univers du ballon ont la réponse : le pognon et le pognon. Mais, si le RCS ne sera jamais le PSG à moins qu’Anne Hidalgo et Jeanne Barseghian ne fassent un deal pour déplacer la Tour Eiffel dans la capitale européenne, et encore, le Racing pourrait faire aussi bien que Lens par exemple (ou Lille, champion en 2021), non ? Il y a trois ans, les Lensois étaient encore en L2. La saison dernière, Strasbourg avait fini 6e et Lens 7e. Et cette année, les Sang et Or sont sur le podium, alors que Strasbourg lutte pour son maintien. Que s’est-il passé ? Je n’ai pas eu cette conversation avec ma voisine (qui n’a toujours pas compris la règle du hors-jeu, on part de loin), mais je me demande pourquoi, un jour ou l’autre, le Racing ne pourrait pas faire aussi bien que Lens et se qualifier pour la Ligue des Champions, la plus belle compétition de clubs ? Oui, pourquoi ? Pourquoi Strasbourg ne serait pas Lens ? Et donc, pourquoi refaire un stade de… 32 000 places ? Pourquoi seulement 32 000 places ? Le club joue à guichets fermés tous ses matchs avec une jauge de 26 000 places, combien d’Alsaciens viendraient au stade pour le Real de Madrid ou Manchester City ? Et pour les grands rendez-vous de L1 face à Lyon, Marseille, Paris et… Lens ? 50 000 ? 70 000 ? Beaucoup plus de 32 000, c’est évident. Ce qui signifie que si un jour le Racing joue les premiers rôles, son stade sera trop petit. Dans une région qui aime le foot, on peut voir là un manque d’ambition, ou trop de prudence, ici nous sommes des gens raisonnables, et c’est louable bien sûr. Sur le site de la Meinau, si j’ai bien compris, il est impossible de construire une enceinte de 45/50000 places, il faudrait trouver un autre endroit, mais ce stade est d’une grande valeur sentimentale, et cela aussi s’entend. Cela dit, avec une enveloppe de 160 millions d’euros (le coût de la rénovation de la Meinau) voire plus, construire un nouvel écrin pour le foot et d’autres grands événements ne semble pas totalement idiot pour faire rayonner l’Alsace. Alors, adieu les très grandes fêtes du football, car, au-delà des échéances sportives qui arrivent, de futurs investisseurs crédibles et ambitieux auront-ils envie de mettre de l’argent dans un club qui loue à sa mairie un stade de 32000 places ? À Lens, place à la Ligue des champions dans un stade de 38 000 supporters où j’emmènerai ma voisine un de ces jours, lorsque je lui aurai expliqué la règle du hors-jeu.