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samedi 20 avril 2024
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Obernai – Orgue Merklin, la révision des 100 000 est faite !

Après six longs mois de restauration, l’orgue Merklin va enfin pouvoir sortir du silence et faire frémir l’audience lors de concerts les 1er et 2 avril. Je suis allée l’écouter en avant-première, accompagnée par le président de l’association Les amis de l’orgue Merklin : Roland Lopes.

Pour rejoindre la console de l’orgue, il faut monter une série de marches étroites en grès, c’est sportif et mieux vaut ne pas être épais ! Arrivé sur le palier, Roland s’installe face au clavier, « la messe n’a pas encore commencé, je vais pouvoir vous en jouer ! ». Il tire quelques boutons devant lui : « basson haut bois, flûte et compagnies », appuie sur une grosse pédale et c’est parti, ses mains s’affairent sur le clavier. Les touches qui s’enfoncent sous la pression de ses doigts enclenchent en même temps les deux pianos du dessus, il m’expliquera après avoir entonné ce petit air que ce sont des mécanismes cachés derrière qui permettent de tout commander en simultané. Mais en attendant, j’en prends plein les oreilles.

D’un naturel quelque peu râleur – ce n’est pas moi qui le dis – la musique à fond de bon matin a plutôt tendance à m’énerver, mais là, c’est différent, les sons font voyager, j’en ai la chair de poule et pendant mon extase auditive, mon hôte continue de pianoter des mains, et des pieds, car avec ceux-ci il active aussi une espèce de piano géant au sol.
« C’est comme de la cuisine, un peu de sel, un peu d’épices, tout un mélange de registres est possible pour obtenir un résultat avec un caractère tendre, mystérieux, austère, contemplatif ou joyeux ! », m’explique-t-il.

Maintenant que j’ai connaissance des capacités du mastodonte et que je suis un peu trop bien réveillée, il faut comprendre comment tout fonctionne. Roland ouvre une petite porte dérobée sur le côté de l’animal et nous entrons dans ses entrailles. C’est tout un monde qui se cache derrière la console, je suis stupéfaite par tant d’ingéniosité, l’orgue datant tout de même de 1882.

« Avant, deux personnes montaient sur d’immenses pédales pour amener l’air, aujourd’hui nous avons deux petits moteurs à vent à la place », heureusement, la montée a suffi à m’essouffler, je ne me voyais pas pédaler ! Dans la carcasse de bois, il y a toute une enfilade de tiges et de fils reliés qui s’agitent à chaque note, actionnés par le vent, « ce sont les organes de l’instrument, avant d’arriver jusqu’aux tuyaux l’air passe par les sommiers, de grosses pièces de bois et de peau, qui le dispatchent en fonction des sonorités sélectionnées et, quand on joue, la liaison mécanique se fait ».

Les premières nouvelles notes jouées au public seront interprétées par Juan Paradell Solé, organiste de la Chapelle Sixtine jusqu’à l’année dernière, rien que ça, une belle
renaissance !

Lucie d’Agosto Dalibot

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