Plusieurs routes, au départ d’Ottrott, Saint-Nabor ou Barr, permettent de se rendre au mont Sainte-Odile. Ce sommet, qui culmine à 753 mètres d’altitude, était autrefois surplombé par un château, construit par Etichon, duc d’Alsace entre 662 et 690. À la fin du VIIe siècle, ce dernier aurait légué le lieu à sa fille, la future Sainte-Odile, qui l’aurait transformée en couvent. Plus de 1 300 ans plus tard, le sommet est toujours surplombé par l’abbaye de Hohenbourg.
Très populaire, l’endroit est devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté, notamment par des personnes atteintes de maladies oculaires. Pourquoi ? Selon la légende, Odile, la sainte patronne du sanctuaire et de l’Alsace, serait née aveugle et aurait été guérie de sa cécité le jour de son baptême. Il est possible d’y grimper à pied en empruntant le Sentier des pèlerins, aménagé à partir d’Ottrott, l’un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Depuis 2015, ce sont les sœurs de Saint-Joseph de Saint-Marc qui animent le lieu.
Un haut lieu de culture
Les visiteurs, qui ne sont pas uniquement des religieux, peuvent s’y rendre en voiture, en vélo ou à pied, au départ de la plaine d’Alsace. Au sein du sanctuaire, le silence est de rigueur. En tendant l’oreille, il est même possible d’entendre des chants liturgiques. Par temps clair, l’endroit offre un magnifique point de vue sur la plaine d’Alsace, la Forêt Noire et même les Alpes bernoises. Lors d’une balade dans les environs du sanctuaire, les visiteurs peuvent tomber sur les ruines d’une ancienne muraille de onze kilomètres, le
« mur païen ». Ce qualificatif lui a été donné par Léon IX, pape de l’Église catholique romaine au XIe siècle.
Aujourd’hui, il est même possible de se restaurer et de dormir sur place. Plus de soixante-dix chambres sont à la disposition des visiteurs. Chaque année, ils sont plus d’un million à s’y presser.
Léo Doré