1.9 C
Obernai
2.1 C
Molsheim
2.3 C
Erstein
mercredi 24 avril 2024
AccueilÀ la uneMoto - Loïc Gros : « Maintenant, je vais privilégier l’accompagnement »

Moto – Loïc Gros : « Maintenant, je vais privilégier l’accompagnement »

Loïc Gros, de Rosheim, a commencé la course moto en 2011. Le numéro 13 a remporté à trois reprises le championnat d’Alsace et du Grand Est de 600 Supersport. Il sort de deux saisons complètes dans la « cour des grands », le 1000cc Superbike, où il a atteint la septième place. À 36 ans, il ne fera plus de saison complète et préfère se tourner vers la transmission.

Loïc, quelle est votre histoire avec la moto ?
Tout a commencé avec mon grand frère. C’est lui qui m’a donné l’envie de me lancer dans le métier de mécano moto. J’ai commencé à travailler en 2003 chez Ducati-Triumph, à Souffelweyersheim. J’y suis resté quinze ans. De mécano, je suis passé responsable du SAV, puis vendeur de véhicules neufs. J’ai beaucoup appris dans cette entreprise. C’est mon patron de l’époque, Sébastien Diss (NDLR : le père de Léo Diss-Fénard, jeune prodige en motocross) qui m’a donné envie de commencer la compétition.

Le lundi, il nous racontait les week-ends de course et ça me faisait rêver. J’ai commencé à rouler en 2006, avec une 600cc, je n’avais même pas encore vingt ans. J’ai acheté ma première moto à crédit avec mes premiers salaires de mécano, puis je me suis lancé sur la piste. Mes premières courses datent de 2011.

En 2012, vous avez rencontré votre femme. Aujourd’hui, elle joue encore un rôle central, n’est-ce pas ?
Oui. Nous nous sommes installés à Rosheim en 2012. Elle m’accompagne lors des week-ends de course. En réalité, c’est mon mécano, c’est assez atypique. Par exemple, elle s’occupe de me changer les pneus. De mon côté, je m’occupe de la grosse mécanique. Aujourd’hui, être seul dans ce sport, c’est impossible. Ensemble, nous avons deux enfants. Si la plus grande n’accroche pas avec la moto, la petite adore ça. On lui a déjà mis le pied à l’étrier sur des motos pour enfants.

À quoi ressemblaient vos débuts en compétition ?
Au départ, je participais au trophée de l’Anneau du Rhin. Il y avait une manche en juin et une autre en septembre. Ce n’est que plus tard qu’ils ont créé le championnat d’Alsace. Pour en faire un entier, il fallait participer à trois courses : la course de côte de Marchaux et les deux courses de l’Anneau du Rhin. J’ai aussi participé aux quatre dernières éditions des courses de côte de Barr. Je l’ai même gagné trois fois en side-car. À force de faire de bons résultats, mon moto club, Passion Vitesse, qui y était sensible, a commencé à m’aider, notamment en finançant mes licences. J’ai gagné à trois reprises (2017, 2018 et 2019) le championnat d’Alsace qui venait alors de se monter.

Puis vous avez décidé de monter d’un échelon…
Oui. Alexis Sohn, de Motos Sohn, m’a poussé à me tourner vers une cylindrée plus importante : le 1000cc. Il était partant pour m’aider et m’a même prêté une moto pour faire une saison complète. Au lieu de rester en Alsace, je me suis inscrit en championnat de France, notamment à la manche locale sur l’Anneau du Rhin, en 2020. Je me souviendrai toujours de ce jour : il faisait seulement quatre degrés et il y avait une pluie torrentielle. Mais j’ai fini deuxième ! Petit à petit, à force de travailler, nous avons décroché des top 10 et même des top 5. Nous avons fini la première saison à la septième place du classement général. Ces deux saisons de championnat de France resteront inoubliables.

Cette passion prend énormément de temps et d’énergie. Les week-ends de course commencent le jeudi matin avec des essais libres qui durent jusqu’au vendredi. Le samedi matin, il y a les qualifications. L’après-midi, il y a la première manche de course. Le dimanche, il y a la seconde. Ensuite, nous rentrons. La plupart des circuits sont situés dans le sud de la France. Ça représente plus de 15 000 kilomètres de voiture, juste pour les déplacements. Au bout d’un moment, avec une vie de famille, c’est compliqué de tout gérer.

Qu’avez-vous prévu en 2023 ?
J’arrive doucement au bout de ma carrière semi-pro. J’estime qu’il faut laisser la place aux jeunes. Je vais accompagner mon moto club, Passion Vitesse, sur toutes les journées de roulage qu’il organise. Maintenant, je vais privilégier l’accompagnement. L’idée est d’apporter mon expérience. Pour ce faire, j’ai lancé une association qui s’appelle Team Alsace Performance. L’objectif est de promouvoir notre sport et d’aider de jeunes pilotes à réaliser leurs rêves. On m’a beaucoup aidé, j’aimerais rendre la pareille. Je participerai encore à quelques manches que j’apprécie particulièrement, comme Magny-Cours et Lédenon. Mais une chose est sûre : je ne referai pas de saison complète.

La moto numéro 13 ne fera plus de saison entière. / ©DR

Léo Doré

ARTICLES SIMILAIRES

LES PLUS POPULAIRES