En 1900, l’Automobile Club d’Alsace-Lorraine est fondé. L’association, alors présidée par le brasseur Max Schutzenberger, compte parmi sa quarantaine de membres deux femmes : Clémence Hirtzlin, née Eberlé, et la comtesse Sophie Mélanie de Pourtalès. L’année de sa création, le Club monte une première course. L’itinéraire est une boucle qui part de Strasbourg et passe par Kehl, Kappel et Rhinau.
Lors de cette première édition, c’est le baron De Turckheim qui s’impose au volant de sa De Dietrich. Le 16 juin 1901, une nouvelle course est organisée. Cette fois-ci, le tracé est un aller-retour entre Strasbourg et Colmar. Clémence Hirtzlin y participe et porte le numéro seize. Face à elle, elle est contrainte de composer avec les frères Benz, un des frères Opel mais aussi le bien connu Emile Mathis. Le départ est donné vers 5h30 et toutes les automobiles se dirigent vers la Meinau.
La Reine de l’automobile
La course se termine en plus de trois heures. C’est Émile Amédée Varlet, un ingénieur de Delahaye, un constructeur automobile historique, qui remporte ce sprint. Selon les journaux alsaciens de l’époque, Clémence Hirtzlin, qui a obtenu le second prix, a été acclamée avant, pendant et après la course. Certains l’ont même surnommé « La Reine de l’automobile ».Sa consœur, Camille du Gast, est souvent considérée comme la pionnière, mais sa première course date du 26 juin 1901, soit dix jours après la participation de Clémence. Quelques années plus tard, Madame Hirtzlin fera à nouveau parler d’elle avec une histoire d’amende abusive donnée par la police allemande.
Pour la petite histoire
Clémence Hirtzlin pilotait une Delahaye deux cylindres de 8,4 chevaux. La marque disparaît en 1954, lors de son rachat par Hotchkiss.
Rémy Voegel du blog « De Valva à Valff » lui a consacré un article complet sur son blog : www.histoiredevalff.fr