dimanche 24 novembre 2024
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Alsace – Le REME, bonne idée ou illusion ?

Le REME, réseau express métropolitain européen, a été lancé en Alsace le 11 décembre. L’idée est de multiplier le nombre de liaisons TER entre les grandes villes du Bas-Rhin, soit 800 trains supplémentaires par semaine et plus de 145 par jour par rapport à l’année passée. Les lignes vers Saverne, Sélestat, Haguenau ou encore Molsheim sont concernées. Qu’en est-il un mois après ce lancement ?

Tout a commencé le 27 novembre. Dans une vidéo YouTube, le président de la République Emmanuel Macron annonçait des projets de RER hors d’Île-de-France dans une dizaine d’agglomérations françaises. En deux semaines seulement, le plan a vu le jour dans le Bas-Rhin. Strasbourg, qui est le point névralgique de ce réseau, est même pionnier en France. Selon le personnel de la SNCF, tout s’est fait trop rapidement.

Un sentiment de passage en force subsiste : « Il manque des bras partout, alerte la CGT, le syndicat des cheminots. La direction de la SNCF le sait et la Région Grand Est ne peut l’ignorer plus longtemps ». Un conducteur ajoute : « Déjà en 2022, ils ont souhaité augmenter la cadence. Rien que ça, nous n’y arrivions pas. En tant qu’exécutant, on savait que ça allait être difficile, voire impossible. Aujourd’hui, nous en avons la preuve ». Chaque jour, des trains sont supprimés. « Nous ne sommes pas contre l’idée d’augmenter les cadences, mais il faut que ce soit fait dans le respect des employés et des voyageurs. Sur le papier, c’était une super idée, mais c’est extremement compliqué en l’état actuel », complète le conducteur.

Des usagers en colère

Sur les réseaux et en gares, les usagers affichent leur exaspération face aux suppressions de trains et à certains cadencements. Une pétition, qui regroupe déjà près de 3 000 votes, a été lancée fin 2022. Certains remarquent que depuis l’instauration du REME, qui devait initialement augmenter la cadence des trains régionaux, c’est plutôt « l’effet inverse » qui se produit. Chez d’autres, le rythme des trains ne correspond même plus au rythme scolaire ou aux horaires de bureau. La SNCF, de son côté, se défend et se cache derrière « une période de rodage ». En dédommagement, le groupe prendra en charge 50 % du prix des abonnements pour les trois prochains mois. Les usagers occasionnels bénéficieront de réductions.

800 – C’est le nombre de trains en plus que la SNCF compte mettre en service chaque semaine.

Léo Doré

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