Mais pourquoi un tel bilan ? C’est la question à laquelle Xavier Preisemann, un expert en cybersécurité alsacien, a essayé de répondre.
Selon lui, l’informatique joue une place de plus en plus centrale dans la vie de tous les jours : « De nombreux métiers qui en sont éloignés commencent à s’y mettre, par exemple ». Il ajoute : « L’informatique est modulaire. Elle ne repose plus qu’à un seul endroit, sur l’ordinateur, mais sur plusieurs autres systèmes comme les tablettes ou les smartphones ». Chez les pirates, il y a aussi des convoitises :
« L’appât du gain augmente. Les demandes de rançons se font plus fréquentes. Il y a une véritable professionnalisation des acteurs malveillants. Certains, par exemple, vendent leurs outils, ce qui contribue à multiplier le nombre de pirates ».
2023 en ligne de mire
Tout laisse à penser que l’année prochaine sera pire. La menace plane et les utilisateurs, qu’ils soient des professionnels ou des particuliers, sont trop peu protégés : « Nous avons remarqué qu’un grand nombre d’attaques étaient facilitées par des problèmes de configuration, ce qui rend certains systèmes particulièrement exposés. Peut-être qu’avec plus d’investissements en termes de formation des utilisateurs, il y aurait moins d’attaques. Tout le monde doit se sentir investi dans la cybersécurité et se montrer disponible pour la formation et la sensibilisation. C’est le seul moyen pour contrer et réduire les attaques ».
Mais Xavier reste optimiste : « En Europe, une structuration est en cours. En France, l’Agence nationale de la sécurité informatique (ANSI) dispose de moyens croissants, ce qui leur permet de mettre à disposition de nombreuses aides. Nous remarquons que les « bonnes pratiques » se diffusent, et tant mieux. »