jeudi 25 avril 2024
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Gerstheim – « Ma drag-queen est une extension de moi-même »

Au quotidien il s’appelle Florian Westphal mais sur scène il se transforme en Ari... Direction Gerstheim.

Avant d’aller plus loin, pour les novices en la matière, petite définition du drag : c’est une performance artistique qui consiste à jouer et à explorer son genre en créant un personnage.

Il n’y a pas de règles, certains drags sont parfois des créatures imaginaires, chacun est libre de son interprétation de cette nouvelle entité.

Alors, depuis cinq ans, Florian Westphal, 23 ans, diplômé d’une prestigieuse école de stylisme, cohabite au quotidien avec Ari. Il incarne sa drag-queen quand il a envie d’accomplir son fantasme d’être quelqu’un d’autre, une sorte d’extension de lui-même terriblement sulfureuse et envoûtante.

« Pour la concrétiser, j’apprends plein de choses, du maquillage à la mode en passant par la couture, l’événementiel et le play-back… Au début, c’est un petit peu brouillon, mais à force de pratique, de persévérance et de conseils d’autres drag-queens, je m’améliore », explique-t-il. Le drag permet aussi à Florian de mettre à profit ses dix ans de danse, « avec mon groupe nous avions remporté la troisième place du Concours national de danse CND à Paris, je kiffe la scène, à travers mon drag, je peux inspirer toutes sortes de sentiments chez le public ! ».

Un engagement militant

Se transformer ainsi est également pour Florian un acte militant : « ça permet une piqûre de rappel sur le fait que les femmes peuvent s’habiller comme elles le souhaitent, je n’arriverai jamais à comprendre comment on peut si mal traiter les femmes au quotidien, toutes mes amies se sont déjà fait agresser. Ces situations sont dégueulasses, alors incarner ce personnage est entre autres une forme de militantisme, ma drag a son histoire, c’est une femme qui s’est fait écraser par les hommes, mais elle se rebelle, elle est puissante et dominante ».

Le jugement dans le regard des autres, Florian le connaît et a décidé de le laisser glisser, « Tu ne peux pas demander à quelqu’un qui ne connaît pas d’être ouvert d’esprit, ça ne me choque pas qu’ils ne comprennent pas. Je suis artiste, mon support d’expression, c’est mon corps, et c’est mon plaisir ».

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C’est le nombre de perruques que Florian possède pour le moment… une queue de cheval, un carré bleu, un noir, une perruque de sirène… et ce n’est qu’un début !

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