Florent, sixième de la génération, nous attend pour un tour du propriétaire. À l’entrée, la boutique, dans laquelle il est possible de goûter le précieux breuvage, tout juste tiré des tonneaux. « Nos alcools vieillissent de 3 à 8 ans dans leurs fûts, de façon à créer une interaction entre le contenant et le contenu », explique-t-il.
Au-dessus, les bureaux et, à l’arrière, l’atelier. Une petite dizaine d’employés au total travaillent dans l’entreprise pour concevoir whisky, eau-de-vie et depuis peu vodka et gin. Le fils unique n’est de retour dans l’affaire familiale – qui date de 1850, créée par Joseph Lehmann – que depuis 2018. Il a réellement commencé à apporter sa pierre à l’édifice pendant le confinement. « Ma formation d’ingénieur m’avait conduit jusqu’à Bangkok où je travaillais dans l’automobile, mais l’envie de mon père de partir à la retraite se profilant, j’ai décidé de revenir et puis, travailler dans les fruits, c’est quand même plus sexy que dans la mécanique », plaisante le baroudeur de retour au bercail.
Mettre en valeur sans dénaturer
Florent est attaché à son héritage familial et il souhaite en conserver les valeurs, mais il veut aussi dépoussiérer ses étals pour faire évoluer la vision de la consommation de ses produits. « Il n’y a pas une bonne manière de consommer nos spiritueux, un bon alcool, c’est un alcool qui vous plaît. En revanche, nous avons effectué, avec des bars spécialisés en cocktails, un important travail autour de leur utilisation afin de les mettre en valeur sans les dénaturer ». Du Code Bar ou de l’Aedaen Place en centre-ville de Strasbourg au Little Red Door à Paris, tous se fournissent chez les Lehmann pour faire savourer à leur clientèle les alcools obernois.
La recette du fils prodige
- Versez un fond d’eau-de-vie de framboise.
- Associez le spiritueux à du verjus, « c’est la nouvelle tendance qui remplace le jus de citron, nous la proposons en boutique ».
- « Toppez » avec une eau pétillante (en langage de barmaid : finissez de remplir le verre).
- Ajoutez un petit bout de framboise ! S’gilt !