samedi 27 avril 2024
AccueilÀ la uneBas-Rhin - Louise Morel, la potion magique ?

Bas-Rhin – Louise Morel, la potion magique ?

Depuis juin dernier, Louise Morel est élue députée de la sixième circonscription du Bas-Rhin, ce qui fait d’elle, à 27 ans, la plus jeune parlementaire d’Alsace. Passionnée depuis toujours de politique, la rencontre avec Maxi Flash était inévitable.

Avec une grand-mère élue au Conseil municipal du temps d’Adrien Zeller à Saverne et une mère, maire de Bellefosse, sa commune d’origine, difficile de ne pas tomber dans la marmite à politiques pour Louise Morel : « Est-ce que j’envisageais de devenir députée plus jeune ? Certainement pas ! Au contraire, j’étais l’enfant qui attendait sa mère qui rentrait toujours trop tard de ses réunions », raconte-t-elle. Et pourtant, en 2017, l’arrivée d’Emmanuel Macron change la donne, « il propose une vision de la politique différente, un discours fort et affirmé sur l’Europe, il est pro-entreprise et attractivité économique. Je me suis dit, enfin un profil plus dynamique ! ».

Elle rejoint alors Guy Salomon, figure du Modem à Molsheim qui s’engage pour Macron aux législatives, mais ils ne remportent pas l’élection et la jeune femme poursuit ses études de sciences politiques à l’ESSEC de Strasbourg. 5 ans plus tard, le vent tourne, Louise Morel décide de se présenter comme tête de liste aux législatives : « Je veux être utile à l’Alsace, à mon pays, qui plus est, il était hors de question de laisser passer le RN sur le territoire où j’habite. Et justement, comme c’est mon secteur, j’ai cette légitimité chère aux Alsaciens, alors je me suis dit, pourquoi pas moi ».

Elle remporte la victoire contre Jean-Frédéric Steinbach du RN avec 57.9% des voix ! « Le lundi qui a suivi mon élection, tout s’est enchaîné très vite, je pensais que je trinquerais avec ma famille, mais non, j’ai passé un temps fou avec plein de gens que je ne connaissais pas et à un moment, on m’a annoncé un direct dans deux minutes ».

Elle passe de colleuse d’affiches à députée, en quelques années

Deux jours après sa victoire, Louise Morel entre pour la première fois à l’Assemblée nationale : « Quelle émotion ! Après tout, cette porte ne s’ouvre que pour les ministres et les parlementaires, j’en étais devenue une, symboliquement, de pouvoir la passer cette porte, pour une passionnée de politique comme moi, ce n’était pas rien ». Pendant un instant, elle qui avait commencé sa carrière politique en militante, à coller des affiches à 4 heures du matin, a le souffle coupé.

La voilà députée, photographiée à l’Assemblée : « Je n’ai pas compris immédiatement qui était qui, j’ai reçu les insignes, la mallette, je suis passé dans plein de bâtiments, tout était si fascinant », écrit-elle encore émerveillée par cette première folle journée. Émerveillé, mais lucide : « Pour faire basculer un territoire, ce n’est que le début du travail », lance la jeune femme dont l’agenda journalier est un véritable dédale, entre réunions, sorties, interviews, distributions, cérémonies, commissions, déjeuners professionnels et séances parlementaires. « J’ai des semaines de 80 heures de travail, 40 seulement lors de la dernière, mais uniquement parce que j’avais une grosse angine, ça m’a presque donné l’impression d’être en congé ! », plaisante-t-elle.

Au milieu de son emploi du temps, il y a quelques « strapontins » pour ses proches : « Je peux toujours vivre comme une jeune femme de 27 ans, sortir boire un verre avec mes amis, mais différemment, ça s’organise », car Louise Morel a pris ses marques, à la vie comme dans l’hémicycle, elle a appris les codes au milieu de parlementaires parfois plus récalcitrants et paternalistes. « Devant l’Assemblée, il faut savoir parler avec un ton posé et factuel pour être écouté, on s’exprime quand on est capable de le faire, sans agressivité ».

Quant à sa « jeunesse », elle en fait un atout : « Nous avons récemment abordé le métavers et plusieurs députés plus âgés découvraient le mot, il nous faut trouver le bon équilibre, l’expérience des anciens combinée aux regards neufs des plus jeunes, insouciants et idéalistes, dans le sens positif du terme, c’est sans doute la bonne formule pour une bonne politique », ajoute Louise Morel qui a pléthore de dossiers à défendre et des propositions à lancer.

Parmi ses projets, il y a notamment la solidarité entre les générations, la mobilisation pour les prix de l’énergie, la défense de la place de Strasbourg dans l’Europe, mais aussi une meilleure connaissance de l’histoire des incorporés de force : « Ce n’est pas une histoire locale que d’être amputé d’une partie de son territoire, c’est une histoire nationale, qui rappelle ce qui se passe en Ukraine. Nous devons en tirer les leçons », conclut la députée.

Le chiffre 5 841,03

C’est la rémunération nette perçue chaque mois par les députés français.

Quand Louise Morel a appris qu’elle avait remporté les élections, c’était un mélange de fierté, mais aussi de soulagement, elle avait fait front au Rassemblement National. / ©Documents remis

* Crédit photo principale Abdesslam Mirdass

ARTICLES SIMILAIRES

LES PLUS POPULAIRES