jeudi 14 novembre 2024
AccueilCHRONIQUESLes balades en couleur d'André MullerLe rêve américain, les Zimzim’s de Schnersheim à Chicago (Partie 2)

Le rêve américain, les Zimzim’s de Schnersheim à Chicago (Partie 2)

Je reprends mon récit publié le 28 octobre ; nous allons rendre visite avec l’équipe de tournage à la famille Zimmermann, Les Zimmzim’s. On tourne une émission, A’Gueter sur France 3, les Alsaciens au bout du monde, cool, Non ! Le matos : caméra, micros, projecteurs sont dans la soute à bagages du 747. Quand soudain, d’une soudaineté rare, une voix off réveille tous les passagers !

Le pilote Tanguy avec une voix presque endormie fait son annonce : « Ladies and gentlemen, c’est votre commandant de bord, nous approchons de la ville de Chicago, beau temps sans aucun nuage, la température extérieure est de moins 15 degrés, un vent glacial souffle sur la ville. Nous vous souhaitons un excellent séjour ». En sortant de l’avion, nous sommes tous radarisés, les jambes un peu lourdes de fatigue, mais heureux d’être à l’autre bout du monde, vivre de nouvelles aventures aux Amériques.

La famille en 2019. / ©dr
C’est là que tout se complique

Mes trois collègues, Manue, Jérôme et Aurélien passent sur le sol américain comme une lettre à la poste, aux différentes étapes de sécurité avec respect, en montrant leur passeport au passage de l’immigration. Jusque-là tout va bien. Tandis que moi, en montrant mon passeport de journaliste en règle, le policeman au visage sévère garde mes papiers. Il m’emmène d’un pas pressé à l’immigration au son de ses menottes qui pendouillent à son pantalon et battent la mesure, comme le pendule de Foucault. On se dirige vers une immense salle. Un grand nombre de personnes blafardes sont assises sur des bancs en bois. Le grand malabar me crie d’ssus SIITTT DOOOWNN ! Mon dieu qu’ai-je fait ???? Je prends un ticket comme chez le marchand de poissons du Mammouth à Schiltigheim, N° 2654. Je m’assois sagement sur un banc, à côté d’un rasta-man aux cheveux tressés façon Bob Marley. Un peu angoissé, je respirais à plein poumon la Jamaïque : des senteurs de clous de girofle, cannelle, noix de muscade en pensant à mes émissions culinaires. Mais pardon, je sentais une tout autre fragrance, de plante séchée qui se dégageait de ses cheveux hirsutes, Marijuana et cannabis ! Yé Rum Mama ! Hol mi, ousque je suis atterri ! J’attends, j’attends, rien ne se passe. Je demande timidement à un agent de police, étoile de shérif sur le poitrail. Pardon, « I’M going to pipi ? »
Il me prend mon sac à dos et le balance dans un coin ? Ferdegelle !
DÜ ! Calmos Muller ! Enfin mon N° 2654 s’affiche sur un tableau à peine lisible, je rentre dans un bureau complètement glauque, on me pose plein de questions ?
-Que faites-vous à Chicago ? Holiday ? Work ? Qui interviewez-vous avec votre caméra ? Pour quelle French Television ?
C’était un interrogatoire musclé ! D’une voix timide, je bafouillais un anglais très scolaire. J’ai essayé de raconter l’histoire extraordinaire des Zimzim’s en montrant quelques coupures de presse.
-Nous allons vérifier tout cela, nous vous rappellerons.
Deux heures plus tard dans le même buro, le même musclor gradé me dit :
-Vous allez retourner avec le premier avion en France !
Why, I don’t understand ! J’ai mon équipe de tournage qui m’attend, Pierre Zimmermann, le meilleur boulanger du monde à la sortie de l’aéroport, ils patientent depuis 3 heures, j’ai son N° de téléphone !
We can call him !
-Allo, Chicago ! Allo, Pierre Zimmerman ! J’ai un problème, je suis bloqué à l’immigration.
-Oui, nous avons remarqué André, j’te passe le shérif, il veut te parler.
Heureusement que le shérif n’habite pas loin de la Bakery des Zimzim’s où il achète ses viennoiseries, baguettes, surtout des macarons. Le gourmet policeman connaît bien toute l’équipe de la Fournette, et surtout le sourire de Michèle Zimmermann la Chef-Bakery. J’ai appris bien plus tard que Pierre a envoyé des macarons au service de l’immigration pour me libérer de mes déboires. N’oublions pas que nous sommes toujours et encore dans la ville d’Al Capone ! (lol)
Ouf, je suis sauvé, je peux enfin rejoindre mon équipe et saluer notre double champion du monde de la boulangerie aux racines alsaciennes.
– Hi, André Hi, dis donc, tu l’as échappé belle !

La Fournette painting. / ©dr
Les coulisses du succès

Heureux d’être tous ensemble, dans son gros 4×4, nous roulons sur la skyway vers notre hôtel, nous croisons d’innombrables Trucks gigantesques, des taxis jaunes, des yellow school bus, nous sommes enfin arrivés aux Amériques. Pierre nous dépose à l’hôtel au cœur de la ville en nous précisant que demain gros programme, nous visiterons la Fournette, son labo, un tour d’hélico pour filmer Chicago, le soir concert de Blues à Kinston Mines. Nous sommes tous bien installés au Sofitel au cœur de la mégapole, tenu par un Alsacien de Saverne. Quelle belle surprise au petit matin en me réveillant au
45e étage de l’hôtel La Water Tower, je yeute la ville de tout là-haut en ayant un peu le vertige. Il neige à gros flocons, tout Chicago a revêtu ses habits de fête, des illuminations partout.

On visite la Fournette, c’est le nom de son opulente boulangerie. C’est son épouse Mimi, très avenante et souriante, qui s’en occupe, le matin les clients font la queue pour acheter la meilleure baguette de tout Chicago, des viennoiseries, des soupes, des Christmas cakes, des Anisbredle, Schwowebredle, Butterbredle, normal c’est la période de Noël.

Le labo de Pierre se trouve dans un quartier sportif

Son labo est en face du club de basket-ball des Bulls de Chicago. Tenez-vous bien, son labo est une vraie fourmilière, 35 boulangers-pâtissiers pro-duisent quotidiennement
600 miches au levain naturel, 800 baguettes, entre 2000 et 3000 viennoiseries et pour finir
10 000 macarons jour, 4 chauffeurs livreurs, et 8 personnes à la Fournette. Les mêmes recettes qu’à Schnersheim sans aucune poudre de perlimpinpin. Pierre est partout dans les restos, les hôtels, l’aéroport, les gares, tout le monde s’arrache son pain, les Wegeles, Sübrot, Kougelhopfs, le Käsküeche de la mamama. Une entreprise florissante tenue par des mains d’un Maître boulanger, une SUCCES STORY au pays de burgers. Les Zimzim’s en ont rêvé, ils l’ont fait ! Quelle audace !

Mais où s’arrêteront-ils les ZimZim’s & C.O ? Ils se sentent pousser des ailes, des ailes d’ange dans la ville des vents au bord du lac Michigan.

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