En tant que promoteurs du Tour, quel bilan tirez-vous de cette « échappée » alsacienne ?
JPR : Je dirais beaucoup de travail et de passion, à commencer par celle de Francis Larger, qui est à l’origine de cette success-story. C’est lui, qui, dès 2004, a fait ce pari de reprendre l’ancien « Tour d’Alsace » – avec un « d’ » -, qui existait depuis 24 ans quand il m’a demandé de le rejoindre dans cette incroyable aventure.
FL : Disons que le Tour est né à tâtons et s’est depuis mué en un rendez-vous reconnu dans le monde entier, diffusé en direct à la télévision et apprécié par les meilleurs cyclistes.
Un Tour toujours en vie, à l’inverse d’autres compétitions…
JPR : Vous faites ici allusion au Midi Libre, à la Classique des Alpes, à la Mi-août Bretonne, au Grand-Prix de Rennes ou encore au Trophée des Grimpeurs. C’est vrai, mais les données ne sont pas les mêmes. Le Tour Alsace ne pourrait pas être organisé par une association, ni même survivre dans sa conception actuelle si nous n’avions le groupe Larger à nos côtés. Sans lui et la compagnie d’assurances qui nous suit, nous n’y arriverions pas. Pour vous donner un exemple, le groupe a mis un jour 100.000 euros au bout pour prendre un hélicoptère, quand nous en avions besoin. Et puis il y a toute une expertise annexe que ne peut porter seule une association : prenez simplement les dossiers Natura 2000. Ce que certains qualifieront de petits détails est essentiel à la bonne tenue légale et administrative d’un tel événement.
Compte aussi l’aspect financier. En 21 ans, le budget n’a cessé de grimper…
JPR : Parce que nous y avons durement travaillé, aussi. Au départ, nous n’avions pas de publicité. Je devais même m’occuper de trouver des « voitures suiveuses » pour les contre-la-montre, des logements pour les équipes. La mise en commun des réseaux de chacun, c’est ça qui nous a permis d’avancer : Francis à la CCI et à la CGPME, aidé par Jean-Pierre Gallo, et moi-même. C’est de là qu’est né un club des partenaires, publics et privés, qui s’avèrent être des passionnés et que nous réunissons autour de petits déjeuners d’affaires, journées à thèmes, présentations de maillots, ou de création et diffusion d’un film annuel qui retrace l’implication de chacun, dont des bénévoles. Associez à ça la participation d’invités prestigieux comme Gérard Holtz ou Paul Belmondo et votre budget passe de 150.000 à plus de 900.000 euros.
Sans compter l’lUCI Europe Tour qui vous a inscrit dès 2007 à son calendrier, en catégorie 2.2…
JPR : En effet, nos équipes sont toutes constituées de professionnels et si nous avons tellement de demandes c’est aussi parce que, ce faisant, des coureurs tels que Thibaut Pinot, Arnaud De Lie, Axel Laurance, Romain Bardet, Mathieu Van der Poel ont parlé du Tour Alsace.
FL : Ce sont eux nos meilleurs ambassadeurs et les directeurs sportifs ne s’y trompent pas quand ils demandent à participer au Tour. Pour vous donner une idée, le Tour c’est 90 équipes candidates à l’international, 25 retenues et, pas plus tard que l’an dernier, 58 coureurs du Tour Alsace présents sur le Tour de France. Cela en dit long sur le chemin parcouru, jusqu’à cette symbolique récompense d’avoir pu porter cette année la flamme olympique, rue du Sauvage à Mulhouse. Ce n’est pas rien en termes d’image.
D’autres projets à venir ?
FL : (il sourit) Au-delà de notre partenariat avec Maxi Flash ? On me demande beaucoup de me diriger vers le nord de Strasbourg, dans les Vosges. Mais prenons les choses dans l’ordre. Faisons déjà un merveilleux Tour cette année, le reste viendra.
Les étapes du Tour Alsace
1 – Mercredi 24 juillet : Sausheim (Contre-la-montre)
2 – Jeudi 25 juillet : Riedisheim > Ferrette
3 – Vendredi 26 juillet : Vesoul > La Planche Des Belles Filles
4 – Samedi 27 juillet : L’Isle-sur-le-Doubs > Valentigney
5 – Dimanche 28 juillet : Ribeauvillé > Sélestat
Christophe Nonnenmacher