dimanche 24 novembre 2024
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Huguette Dreikaus n’est pas seule

Parce qu’on croirait l’entendre raconter sa vie, dans ce franc-parler mêlé d’alsacien, d’humour et d’émotions, lire Huguette Dreikaus et la rencontrer chez elle, à Haguenau, c’est un peu la même chose. Elle le dit à la fin du livre, et même l’illustre de photos de « vieille à chats » : ses trois félins sont très accueillants et assistent à l’échange confortablement installés dans les sièges de la cuisine. Elle-même, à la manière de ses chroniques radio ou pour les journaux, saute du coq à l’âne—ou « du coca light », une expression qui n’est pas d’elle mais qu’elle utilise volontiers—ajoutant « mais tout ce que je vous ai raconté n’est pas dans le livre ! »

Parce que justement, dans le passé et dans le présent, chaque objet rappelle une anecdote, à Huguette ou au commun des mortels. « On a tous la même vie, même si seulement quelques chapitres sont en commun. J’ai voulu partager quelque chose où les gens se reconnaissent, comme des souvenirs à eux, sans calcul de ma part », avance-t-elle. Son pain au lait avec une barre de Poulain échangée à la récré contre une tartine de laewerwurscht, les beaux livres reliés de sa tante où elle découvre L’oiseau bleu, ses revendications d’étudiante en 1968 ou encore ses rêves de Tancarville pour libérer le temps de la femme… « Pendant le covid, j’étais seule et j’ai regardé en moi-même : nous sommes conditionnés par les objets qui nous entourent, ce sont des outils pour avancer, ou pas. »

Huguette revient sur les objets de sa vie, ici quand elle était « bimbo ». / ©Dr

Plusieurs vies

Et parce qu’avec ce titre, le livre Nous sommes plusieurs dans ma peau laisse de toute façon la porte ouverte à la multitude, Huguette raconte plusieurs vies. Amoureuses par exemple, avec un épisode « ciment qui nous lie, symbiose » et un autre « cougar, avec juste la joie de vivre ». Sa « triculture »–alsacien à la maison, allemand dans son métier de prof et français appris à l’école—, et le côté « multi-ressources des femmes » viennent s’ajouter aux multiples considérations qu’elle offre. Ses textes, en une ou deux pages, sont « formatés par mon métier. Mes chroniques sont courtes et denses, avec une chute à la fin, tout comme sur scène ». À la vie, à la scène, Huguette Dreikaus ajoute, malicieuse, « nous sommes aussi plusieurs dans ma tête ».

Le livre est sorti fin avril aux éditions Perles. / ©Dr

L’info en plus

En dédicace à Marmoutier (E. Leclerc) le 15 juin de 10h à 17h, et à Haguenau (Librairie La marge) le 22 juin de 10h à 17h.

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