L’idée a germé dans l’esprit de Romain Chavon, papa de deux petits garçons, alors sujet à la solitude : « 44 % des Français se sentent seuls, et ce chiffre peut monter jusqu’à 62 % pour les 18-24 ans », introduit Romain.
Face à ce sentiment persistant, l’Alsacien a voulu créer un jeu pour se reconnecter à ses amis : « Je les ai tous ajoutés dans un groupe WhatsApp, sans les prévenir, sur lequel je leur ai proposé diverses épreuves. À chaque raté, un participant était éliminé, un peu comme à Koh Lanta, mais en ligne ». Son idée a tellement plu que certains lui ont même demandé de réitérer : « Ne pouvant administrer des dizaines de parties, j’ai eu l’idée de créer un moteur de jeu, permettant à chacun d’endosser le rôle de maître du jeu et de proposer des épreuves à ses amis ». Ainsi, en s’associant à Rémy Perla, Terrakana a vu le jour. Un catalogue d’épreuves, avec une mécanique bien rodée, a été créé : « Le moteur est en vente à 10 €. Nous croyons beaucoup en la viralité du produit ».
L’utilisateur, acteur du développement
En une session de jeu, sept joueurs étaient prêts à payer pour obtenir le moteur :
« Seul, j’en ai converti sept. Combien de leurs amis nos utilisateurs pourraient convertir ? Un contenu fun, c’est un contenu qui se partage. C’est une viralité d’usage ». La cible première de Romain et Rémy est la jeunesse : « Nous avons greffé le moteur de jeu à Discord, le WhatsApp des jeunes, avec plus de 20 millions d’utilisateurs actifs en France ». Tous deux aimeraient faire de même avec Slack, une plateforme utilisée par les entreprises, mais aussi WhatsApp, pour le grand public.
Adeptes du lean, l’idée est de commercialiser rapidement et de développer en se basant sur les avis utilisateurs : « Demain, le but est de s’affranchir d’un maître du jeu et que l’intelligence artificielle remplisse ce rôle, pour que tout le monde puisse jouer ». Avec Terrakana, l’objectif est de créer d’autres univers, d’autres épreuves, pour que chacun se l’approprie et le modifie à sa guise.