vendredi 22 novembre 2024
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Son odeur après la pluie de Cédric Sapin Defour

C’est le récit d’un compagnonnage entre l’auteur et son bouvier bernois. Un roman lumineux qui ne se lâche pas. Éditions Stock.

Le récit est l’histoire d’une rencontre. Face à la table du libraire, je me suis arrêtée sur le premier roman de Cédric Sapin Defour dont un magnifique chien orne la couverture. Le sujet m’est apparu bien loin de ce dans quoi j’aime plonger, mais ce jour-là je ne sais pas pourquoi j’ai eu comme l’envie de sortir de ma zone de confort. L’affaire n’était pas gagnée, je n’ai ni chien ni carte de membre au fan-club de BB. Pourtant deux soirs de lecture m’ont suffi à être emportée sur ce chemin vers Ubac, ce bouvier bernois en mémoire duquel l’auteur tisse le récit de leurs treize ans d’histoire commune. Ici rien de mièvre, juste le tableau d’une histoire d’amour et l’on se demande, moi la première, pourquoi l’histoire partagée vaudrait moins que celle entre deux humains ? Le portrait de cette relation est saisissant dans tout ce qu’il vient questionner de notre condition humaine et de ce que nous en percevons.

Un véritable phénomène littéraire, une véritable leçon de vie

Ce que semble nous dire l’auteur c’est que ce lien avec l’animal offre à regarder l’existence autrement, permettant de ramener à l’équilibre, l’humain qui l’accompagne et de donner à ce duo la grâce des plus belles narrations. Il y a dans ce récit un chien et un homme, mais il y a aussi et surtout au travers d’une langue exigeante et vibrante que manie Cédric Sapin Defour à la perfection, tout un questionnement sur notre rapport au vivant, quel qu’il soit. L’auteur avec sensibilité et délectation parvient à nous faire revisiter nos contradictions et nos empêchements. Ce n’est pas l’histoire d’un chien, c’est l’histoire d’une rencontre fondatrice, de celles qui resteront à vie, uniques et mystérieuses. Il parle de son rapport à l’animal comme d’une « résistance à la noirceur du monde ». C’est une lecture qui chavire, les pages sont d’une beauté brute, sans artifice. Ce livre est un hommage vibrant à ces treize années de vie commune, mais aussi et surtout à la vie dans ce qu’elle a de plus intense et de plus extraordinaire. C’est un récit poignant qui touche profondément le lecteur qu’il soit accompagné d’un chien ou non.

Isa sur insta : l’odyssée des mots

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