Il y a d’abord eu la noix, « mais nous n’allions pas nous arrêter en si bon chemin », lance Francis Singler, président des arboriculteurs. La cinquantaine de bénévoles, à la recherche permanente d’innovation, a rapidement souhaité varier son offre et s’est attaquée au colza et au tournesol. « C’était pour nous une façon de montrer que ces produits peuvent être faits de A à Z ici puisque toutes les matières premières viennent du coin ».
Après quelques années, les « presseurs de l’extrême » ont encore eu envie de se challenger : « Il faut montrer qu’il y a de la vie, c’est une belle satisfaction qui évite aussi que les gens se lassent », précise Francis. Ils ont alors ajouté la noisette à leur carte, ainsi que l’huile de cameline, une cousine du lin connue pour ses propriétés et vertus alimentaires très complètes. « J’ai proposé à des agriculteurs du secteur d’en semer quelques petits bouquets sur leur terrain et c’était lancé ».
Valoriser jusqu’au bout
Pour fabriquer leurs huiles, les équipes s’alternent à la production et à la vente. La matière première est concassée puis pressée, les colliers des machines sont chauffés jusqu’à 120 degrés pour permettre l’extraction de la précieuse ressource. D’un côté l’huile s’écoule dans un seau et de l’autre sort le tourteau.
« Nous passons ensuite le liquide dans un filtre pour retirer les dernières impuretés, car il est saturé de sédiments. Et afin qu’il n’y ait aucun gâchis, nous avons investi dans un équipement de meunerie pour transformer le tourteau de noix et noisettes en farine ! », ajoute Francis. Les déchets de colza et tournesol sont quant à eux recyclés en nourriture bétaillère. Quant à la pulpe restante, les bénévoles ont déjà un nouveau projet pour le mois d’octobre, la transformer en boules de graisse pour les oiseaux !
L’huilerie organise des visites, démonstrations et dégustations gratuites toute l’année en partenariat avec l’office de tourisme du Grand Ried. Plus qu’à les contacter !
L’info en plus
Olea commercialise aussi de l’huile de sésame en travaillant avec une organisation de femmes agricultrices en centre Afrique. Les marchandises sont importées puis transformées directement à l’huilerie.
Lucie d’Agosto Dalibot