Quelle est votre histoire avec la course à pied ?
Grégory Basilico : J’ai commencé par le football. J’y ai joué près de dix ans. C’est dans mon adolescence que j’ai commencé à faire des footings. Un jour, alors que je courais, des membres d’un club m’ont approché pour me dire que j’avais une belle foulée. Ils m’ont proposé de courir avec eux. De fil en aiguille, je me suis pris au jeu et j’ai rejoint leur structure. J’ai suivi des séances et participé à des courses. J’ai connu de belles années en cadet, avec de beaux résultats. J’ai un peu calmé le jeu en séniors, notamment à cause des études, puis du travail. Je suis devenu militaire et j’ai un peu laissé le sportif entre parenthèses. Pendant dix ans, le temps de ma carrière dans l’armée, j’avais peu de temps pour m’entraîner et participer à des courses. Ce métier, d’ailleurs, m’a permis de m’installer en Alsace. À la base, je suis originaire du Nord. Aujourd’hui, de retour à la vie civile, j’ai plus de temps pour m’entraîner. Il y a peu, j’ai même quitté Drusenheim pour m’installer à Mutzig, un endroit idéal pour la course à pied.
Vous avez très vite pris le virage des Spartan Race, les courses d’obstacles. Pourquoi ce choix ?
GB : Il y a quatre ans, j’avais l’impression d’avoir fait un peu le tour en course à pied classique. J’ai cherché un nouveau challenge et c’est ainsi que j’ai découvert les courses à obstacles, les Spartan Race. Féru de compétition, j’ai tout de suite voulu concourir dans la cour des grands, donc j’ai cherché ce qu’il se faisait de mieux. Ça a rapidement matché. J’ai eu de bons résultats dès la première année. L’année d’après, j’ai intégré l’équipe de France. Entre-temps, il y a eu le covid, donc tout s’est arrêté. Mais depuis, j’ai décroché un titre de champion de France, d’Allemagne, mais aussi à deux reprises celui de vice-champion d’Europe. En équipe, je suis également champion d’Europe et du monde. Je comptabilise pas mal de victoires et de podiums sur des courses diverses et variées.
Vous êtes licencié au club de Haguenau. Quel est votre lien avec la structure ?
GB : J’ai une licence au club de Haguenau depuis quelques années. Elle me permet de participer plus facilement à des compétitions. Par exemple, j’ai pu participer au championnat du Grand Est de cross, que j’ai d’ailleurs remporté. Cela me permet aussi de partager des séances avec des amis, notamment les frères Huck.Récemment, vous avez brillé sur le Trail des Celtes. Est-ce que le trail est un nouveau virage sportif pour vous ?
C’était un de mes objectifs de 2023. J’ai fortement adapté mes entraînements à cette discipline. N’ayant jamais réalisé de trail, j’avais une côte UTMB très basse au départ du Trail des Celtes, d’une longueur de 50 kilomètres. Je partais comme un véritable outsider, mais ça ne me faisait pas peur. Un adversaire français, Antoine Charvolin, était l’ultra favori. La course ne s’est pas du tout passée comme je l’imaginais. Au début, le rythme était moyen donc j’en ai profité pour m’échapper. J’ai creusé l’écart. Finalement, j’ai remporté la course et Antoine a terminé deuxième. C’était un finish dans la difficulté, mais avec tout de même dix minutes d’avance. C’était improbable. Je ne m’attendais pas du tout à gagner, et surtout pas avec autant d’écart.
Début juillet, vous avez aussi participé à la course « Les Balcons d’Orbey » du Trail du Pays Welche. Qu’est-ce que ça a donné ?
GB : La course faisait 26 kilomètres. Il y avait 1000 mètres de D+. J’ai terminé premier et j’ai même décroché le record du parcours.
Qu’est-ce qui vous attend les prochains mois ?
GB : Je vais prendre une pause tout l’été. Je reprendrai la course en septembre jusqu’à début décembre. J’aimerais encore mixer Spartan Race et trail. D’ailleurs, je suis à la recherche de subventions ou de mécénat pour pouvoir participer aux championnats du monde de Spartan Race à Abu Dhabi et en Grèce. En 2024, j’aimerais davantage me concentrer sur le trail, et notamment participer à l’OCC 2024 (50km UTMB).