Avec sa cheminée en briques pour mirador, le verdoyant Jardin des faïenciers offre une entrée tout à propos : des tessons de vaisselle guident les pas le long de la rivière Blies, qui acheminait les matières premières au moulin. Ses pivoines, rosiers grimpants, hortensias et iris étaient autant de sources d’inspiration pour les faïenciers. Le jardin d’eau et des dizaines d’essences d’arbres encerclent le hangar des fours destiné aux ateliers scolaires, et font de l’ombre aux tables de pique-nique.
Avant de franchir la porte de l’impressionnant bâtiment d’ex-position de 10 m sur 44, un petit détour par les fours à calciner, juste refroidis dirait-on, et toutes ces meules et engrenages actionnés par la force de l’eau. À l’intérieur, une maquette tout en détail en montre les mécanismes et les centaines de mètres de canaux souterrains qui captaient l’énergie de la rivière, avec sons et lumières, ou plutôt vacarme incessant.
L’ambiance encore palpable
Aux étages 1 et 2, des voix s’élèvent : celles d’anciens ouv-riers parlant de leur quotidien de faïencier, devant leur ancien poste, de coulage, d’estampage, de cuisson, de décoration ou d’émaillage. Des piles d’assiettes vierges semblent attendre le pinceau, le pochoir ou le poncif, voire l’impression sur cuivre. Si tout semble figé—et c’est le cas depuis le début des années 2000—les machines, chariots et outils rendent l’ambiance encore palpable.
D’ailleurs, l’exposition temporaire “Racines” (jusqu’au 29 octobre à l’accueil) par quatre céramistes du Westerwald puise sa modernité dans les arts du feu millénaires, loin d’être consumés.
Billet couplé Moulin de la Blies + musée de la Faïence, 6€, gratuit – 18 ans/étudiants, du mardi au dimanche de 10h à 18h. www.sarreguemines-museum.eu
Solann Battin