Dans un mobil-home face à l’océan comme seule promesse d’évasion, Anna tente de donner à son fils Léo, grâce à la confiance et l’amour qui les unissent, la lumière nécessaire pour affronter le monde. Leur vie est une sorte de bricolage précaire, mais heureux. Anna se débat pour transmettre à son fils les valeurs qui lui ont toujours permis d’avancer, malgré les vagues parfois meurtrières de l’existence. Ils se construisent une existence à leur image loin de la société de consommation vampirisant les âmes. Léo rêve de surfer sur cette planche mythique conservée dans la remise de leur demeure, souvenir d’un temps à trois révolu. Quant à Anna, elle a troqué sa planche de surf contre un camion rôtisserie qui l’emmène au gré des routes vendre ses poulets rôtis.
Un soir, tout bascule, la camionnette se plante dans un virage, anéantissant les maigres ressources de la jeune femme. Elle se retrouve broyée dans l’engrenage terrifiant des dettes, de l’insolvabilité et d’une précarité confondante. Devant la descente aux enfers de sa mère, Léo décide de l’inscrire à un jeu télévisé, « LE JEU », qui pourrait, en accédant à la récompense, lui permettre de retrouver sa dignité. Mais peut-on traverser le miroir sans se brûler les ailes ? Peut-on accepter de vendre son âme au diable avec en soi cette honte d’avoir adhéré au jeu de l’argent et du cynisme, dans un spectacle pervers et humiliant ?
Les corps solides, c’est l’histoire d’un amour maternel et filial. C’est aussi une satire de notre société de consommation. Face au chaos du monde, la seule manière de rester solide et vivant réside peut-être dans l’amour que l’on se porte et qui nous permet de croire, malgré toute cette obscurité, que l’humanité peut encore gagner.
