Maxi Flash : Comment est né votre lien avec Bugatti ?
Gérard Burck : J’ai toujours connu Bugatti de notoriété, notamment pour des raisons familiales. Mon père m’avait raconté avoir fait une promenade avec Ettore Bugatti en personne, pour chercher quelques pièces à Strasbourg. Ma mère, quant à elle, travaillait aux Tanneries de France, à Lingolsheim. Elle entendait très souvent Jean Bugatti passer à toute vitesse au volant de sa voiture de course. Après la guerre, ma mère est devenue secrétaire dans une entreprise spécialisée dans le contreplaqué. Un des cadres roulait en Bugatti. Elle m’en parlait souvent. La famille Bugatti était fréquemment un sujet de discussion à la maison. C’est tout naturellement que j’ai souhaité en apprendre plus sur cette marque au nom mythique. J’ai approfondi mes connaissances au fil des années, bien que je ne possède aucun véhicule.
En 1979, vous participez à la création de l’association Enthousiastes Bugatti Alsace. Pourquoi ?
Une annonce, publiée dans le journal, invitait tous les passionnés de Bugatti à se réunir à l’Hôtel Diana, à Molsheim. Je me suis senti concerné et j’ai décidé de m’y rendre. En arrivant sur place, j’ai compris que l’idée était simplement de faire perdurer et d’amplifier l’œuvre de Bugatti. Ainsi, une association a été créée. Je suis un des membres fondateurs. Pourquoi avons-nous choisi ce nom ? Nous avons choisi « enthousiastes » pour que ça parle à tout le monde. Notre association n’est pas exclusivement réservée aux propriétaires de Bugatti. Ça n’a jamais été le cas, et ça ne le sera jamais. Tout le monde est le bienvenu, alsacien ou non. À l’heure actuelle, nous sommes plus de 200 membres.
En 1981, vous décidez de fêter le centenaire de la naissance d’Ettore Bugatti. C’était le premier grand événement d’envergure organisé par EBA.
Effectivement. Nous l’avions appelé « Le rallye du Centenaire ». L’événement a été volontairement organisé à Molsheim, où est enterrée la famille Bugatti. Pendant une semaine, une centaine de Bugatti du monde entier ont convergé à Molsheim. Il y avait des Américains et de nombreux propriétaires originaires de toute l’Europe. Tous suivaient différents itinéraires, pour le plus grand plaisir des curieux, placés au bord des routes. La logistique était impressionnante. J’en garde un très bon souvenir.
L’année suivante, en 1982, vous organisez le premier Festival Bugatti. Cette année, la 42e édition se tiendra du 11 au 14 septembre. Qu’avez-vous prévu ?
Plusieurs promenades et visites sont d’ores et déjà au programme pour les différents propriétaires que nous accueillerons. Il y aura des Allemands, des Suisses, des Hollandais, des Slovaques, un Polonais et surtout des Alsaciens. Près de 60 voitures seront au rendez-vous. La journée grand public se tiendra le 14 septembre. Dès 13h30, les véhicules présents seront exposés à Molsheim, en accès libre. À 13h45, les Baby Bugatti nous feront une nouvelle fois l’honneur de défiler. Les visiteurs pourront venir prendre des photos, discuter avec les propriétaires, etc. Le thème de l’année sera la Type 59, pour fêter son 90e anniversaire. Pour l’occasion, une dizaine de modèles seront exposés à l’Hôtel de la Monnaie de Molsheim, du 9 au 21 septembre (sauf le 14), de 13h à 18h.
Autre fait marquant. En 2023, pour le 40e anniversaire du Festival Bugatti, vous avez réussi à faire venir le dernier Autorail Bugatti existant à Molsheim. Quel souvenir gardez-vous de cet événement ?
En mai, rien n’était sûr pour septembre, mais nous y sommes parvenus, grâce à Sylvain Vernerey, directeur de la Cité du train de Mulhouse, qui a beaucoup poussé pour que ce projet prenne vie. Rien n’a été simple, c’était une très grosse logistique, mais ça reste un très beau souvenir. Le voir déambuler sur cette remorque, au milieu des rues étroites de Molsheim, c’était impressionnant.
Quelle sera l’actualité de l’association pour ces prochains mois ?
En plus du Festival Bugatti, nous organisons tous types d’événements tout au long de l’année : réunions d’informations, conférences sur des thèmes divers et variés, projections de films ou photos, visites organisées de musées, etc. En octobre, nous ferons un retour en images sur la 42e édition du Festival Bugatti. Le 11 novembre, nous irons sûrement visiter un musée en groupe. Rien n’est encore défini pour le moment. En décembre, nous organiserons notre traditionnel Temps de Noël, autour d’une bonne table. Quelques surprises viendront s’ajouter au programme. Quelques anciens viendront notamment parler de leurs expériences, pour le plus grand plaisir de nos membres.
Quels sont vos liens avec la marque ?
Nous avons une bonne relation avec la société. Il y a un respect mutuel entre nous. Nous avons quelques échanges fréquents. Dans le cadre du Festival Bugatti, quelques membres des Enthousiastes Bugatti Alsace (EBA) seront même reçus par les représentants de la marque, à Molsheim, pour un petit déjeuner.
Le TOP Bugatti
→ Votre modèle favori ? « La Type 47, sortie l’année de ma naissance. Elle n’a été produite qu’à un seul exemplaire et elle n’a roulé qu’une fois. Elle avait la particularité de combiner deux moteurs de huit cylindres chacun. Elle est actuellement exposée à Mulhouse. Aujourd’hui, elle me sert d’emblème sur ma carte de visite. »
→ La figure Bugatti qui vous inspire le plus ? « Rembrandt Bugatti, le romantique de la famille. Il était un grand sculpteur animalier. »
→ Votre route favorite pour
rouler ? « La montée du Mont Sainte-Odile, qui a aussi été la première piste d’essai de Bugatti. »
→ Votre restaurant favori pour une escale ? « Le Cheval Blanc à Molsheim qui était autrefois le stammtisch des équipes Bugatti, ou Les Bugattistes, à Dorlisheim. »
