mercredi 4 juin 2025
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De la dentisterie à l’art, une reconversion réussie à Goxwiller pour Sophie Gouvion

Tous les chemins mènent à Rome, surtout en ce moment avec l’arrivée du nouveau Saint Père. Mais moi, André Muller votre Maxi-trotteur, je vous propose un tout autre itinéraire : celui de la Véloroute du Vignoble au cœur de l’Alsace. Pas question de moteur, j’enfourche mon vélo à muscles, oui, sans assistance électrique pour vous faire découvrir un parcours aussi pittoresque qu’authentique entre villages de charme et trésors cachés. D’un monde de sourires soignés, Sophie Gouvion a roulé sa fraise, vers celui des toiles éclatantes. Elle peint désormais ce que les âmes murmurent sur ses toiles extravagantes, chimériques avec une patte tendre ! Und mit Delikatessen !

A vos marques… prêts ? Partez ! C’est parti pour un peu de sport, le nez en l’air pour zyeuter les paysages bucoliques. Respirer, humer les fragrances de la vie, fait du bien dans mon dedans de moi. Allez, venez, grimpez sur mon porte-bagages, je vous embarque tous, rouler entre les mots ! Seulement si vous êtes sages chers Maxi-Läser’s.

Notre lieu de rendez-vous avec cette charmante Sophie Gouvion, artiste hors norme, est quelque part entre Barr et Trifouillis-les-Oies ! Vous êtes cool, etwas entspannt ! ce matin les Maxi-Läser’s ? Le temps est merveilleux. On pédale entre les lignes, sur mon vélo de fonction qui grince un peu… Faudra penser à huiler cette satanée chaîne qui, à force de couiner, finit par chantonner sa propre mélodie. Tout autour, une atmosphère d’une douceur incommensurable enveloppe mon chemin, comme une caresse invisible. Le vignoble en fleurs s’étend à perte de vue. On y découvre, au fil des tours de roue, nos différents cépages, fiers ambassadeurs de la renommée de notre région. Plus de 180 kilomètres du nord au sud à parcourir sur des chemins de terre qui serpentent entre mamelons, collines et villages. Je les traverse, doucement, jusque-là, aucune chute, mon vélo fonctionne à merveille, mais mon point de chute pointe le bout du nez, je suis bien arrivé à destination : Goxwiller.

BIZARRE, VOUS AVEZ DIT BIZARRE ?

Je pose mon fidèle vélocipède grinçant contre un mur recouvert de lierre, je me retrouve devant un vieux portail rouillé. Pas n’importe lequel, là, plantée juste derrière moi une drôle de sculpture, un enchevêtrement de vieux tuyaux à poêle tordus, entassés comme si un ramoneur fou avait voulu montrer son chef-d’œuvre. Qui habite ici ? Pas de nom sur la sonnette, je plisse les yeux, qui niche ici ? Une artiste ? Mon ramoneur excentrique ? Bizarre, vous avez dit bizarre ? Je pousse le portail, il grince lui aussi ! Personne en vue, j’entre en silence, presque sur la pointe des pieds, j’adore découvrir de nouveaux lieux, aventureux audacieux comme d’hab, une déformation de mon métier, un peu sale gosse ! Pas d’âme qui vive juste l’impression que quelque chose m’observe !
Je traverse une longue cour silencieuse, le gravier crisse sous mes pas. À ma droite, des dépendances aux portes entrouvertes, des ateliers qui sentent le bois. Une maison de maître à ma droite imposante. Soudain un bruit se glisse dans l’air des ZZZZZZZRRRRRZZZRRR ? Le grondement d’une meule, un éclat de lumière jaillit, suivi d’une pluie d’étincelles. Je m’approche, discret. De cet atelier sort une silhouette futuriste, casquée, on dirait Goldorak en pleine création artistique. Les bras chargés de flammes, de fer. Je reste un instant fasciné par ce ballet de feu et d’acier, ce lieu n’a rien de banal, il respire, il vit, il crépite.

À PAS DE LOUP…

Je toussote, pour signaler ma présence, aucune réaction, je m’approche à pas de loup. Le soudeur lève enfin sa tête, relève sa visière. Ses yeux endiablés me fixent, ronds, surpris, pas effrayés, plutôt intrigués. Il éteint sa torche, le silence revient.
– Vous cherchez quelque chose, m’sieur ? me lance-t-il, la voix étouffée par son casque.
– Pardon de vous importuner Mister Bioman, j’ai pédalé, j’ai vu le portail ouvert, et j’ai été attiré par vos tuyaux à poêle. Vous aimez les objets qui parlent ?
– J’adore les objets qui ont oublié ce qu’ils étaient, et qui deviennent autre chose.
– Vous êtes un artiste sculpteur ?
– À mes heures perdues, oui. Mais, le reste du temps, je suis médecin de campagne.
– Je cherche Sophie, l’ancienne dentiste, orthodontiste et artiste !
– C’est mon épouse, elle est en pleine création dans son atelier. Traversez la cour, prenez à gauche après le grand figuier, vous verrez une porte bleue entrouverte. Entrez, Sophie vous attend sûrement.
– Grand merci, Doc !

L’air sent la sciure, le fer chaud, et quelque chose de bizarre, l’inspiration peut-être. Je traverse la cour, ici et là poussent des mobiles tordus en ferraille, un monde dingo de bizarreries grinçantes. Je monte quelques marches en grès usées par le temps, pour rejoindre l’atelier de Sophie. Je me retrouve devant la porte bleue, une odeur de térébenthine, de cire chaude, de vieux papiers, m’accueillent. Et là, au milieu de son monde, Sophie est posée, tranquille, immuable. Dans son atelier, c’est un capharnaüm harmonieux : des pinceaux plantés comme des fleurs fanées dans des pots en verre, des esquisses froissées, punaisées aux murs. Au milieu de ce chaos doux trône un vieux fauteuil de dentiste, vestige d’une autre vie, celle où Sophie Gouvion redressait les sourires des ados. Ici, tout lui ressemble !

À GOX, CHEZ LES GOUV, UN PARADIS !

Sophie est une artiste-peintre qui fait surgir des jungles intérieures. Ses toiles verdoyantes aux teintes herbeuses, émeraude débordent de feuillages, de corps dissimulés d’ombres sensuelles. On y entend presque le bruissement des rivières, des feuilles, un souffle chaud d’un monde secret. Chez elle, la peinture n’imite pas la jungle, elle devient, jungle. Entrez sans frapper, Sophie et son mari le sculpteur ferrailleur, vous ouvrent les portes de leurs ateliers, oh ! pardon de leur paradis, un monde qui aujourd’hui vous tend la main chers Maxi-Läser’s.

Portes ouvertes du 6 au 9 juin de 14 à 19 h, et cet été sur rendez-vous. Entrée, Expo Art Open Bar pour tous !

Soyez sages les Maxi-Läser, à bientôt pour d’autres aventures dans un petit recoin de notre paradis alsacien.

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