Votre lutte contre les fake news s’est d’abord matérialisée avec une chaîne YouTube, WTFake. Que devient-elle aujourd’hui ?
J’ai lancé ce premier projet lors de la première élection de Donald Trump en 2016. J’ai commencé à réaliser des micro-enquêtes sur la chaîne, pour démontrer que certaines informations étaient fausses. Les premiers retours étaient géniaux. Ça a vite décollé et France Télévision m’a proposé de travailler à ses côtés. Ensuite, j’ai été prise par d’autres projets. Actuellement, la chaîne est endormie. J’aimerais lui redonner vie avec de nouveaux formats.
Vous avez aussi fondé une association, Fake Off…
Effectivement. Fake Off a été – et est toujours – la première association de journalistes à s’engager pour le développement de l’esprit critique et la lutte contre la désinformation de masse chez les jeunes. Fake Off dispose même d’une antenne en Alsace, gérée par Maud de Carpentier, journaliste chez Rue89 Strasbourg. Ensemble, nous développons des ateliers de sensibilisation aux fake news. Nous intervenons auprès de tous les publics, mais surtout auprès des scolaires.
Votre grosse actualité, c’est cette application, Citizen Facts, le nom que vous aviez déjà donné à votre série diffusée sur Arte. À quoi s’attendre ?
À l’origine, Citizen Facts est une rédaction collaborative, montée avec ma communauté, qui continue de vivre sur Discord. Ensuite, certaines de nos enquêtes se sont transformées en épisodes, réunis dans une série diffusée sur Arte. D’ailleurs, nous cherchons à produire une deuxième saison. Des discussions sont en cours avec la chaîne. Pour aller plus loin, avec mon camarade de lutte Sylvain Louvet, des journalistes et des universitaires suisses, nous sommes en train de créer une application, appelée Citizen Facts, qui permettra à n’importe qui de lancer ou de poursuivre une enquête, en lien avec des journalistes, et d’être rétribué pour cette action. L’application devrait voir le jour en novembre. Cette plateforme, ce sera une manière de casser les barrières entre journalistes et citoyens. De nos jours, il faut se lancer et arrêter d’être spectateur.
