lundi 7 avril 2025
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Bierry parie sur les territoires de la démocratie

Frédéric Bierry, le président de la Collectivité européenne d’Alsace commence régulièrement ses rendez-vous avec la presse par cette phrase : la démocratie est en danger. Pour lui, comme pour ma voisine qui le trouve toujours élégant et souriant malgré les menaces qui pèsent sur notre avenir, nos démocraties sont même triplement menacées par les différentes formes d’autocratie, par le populisme et la stratégie du bouc émissaire responsable de tous les maux, et par une technocratie aristocratique où la parole de l’administration pèse plus que celle des élus.

Alors, Bierry veut un électrochoc démocratique. Le citoyen doit se sentir au centre de l’action publique, dans un périmètre à taille humaine, et retrouver une capacité à agir. Ok, mais une fois que l’on a dit ça, qu’est-ce qu’on fait ? Lui ne lâche pas le morceau de la réforme territoriale. Malgré les portes fermées de l’administration française, il milite pour la formation de collectivités uniques qui rassembleraient les compétences des départements et des régions. Ce qu’il souhaite faire avec l’Alsace pourrait même devenir une sorte de laboratoire pour le reste des contrées françaises.

C’est SON projet. Comme pour lui la souveraineté de l’Alsace est liée à un retour à une démocratie apaisée et de proximité, Bierry repart pour un deuxième tour d’Alsace des Territoires en 80 jours, avec plus de 105 rendez-vous et 23 étapes à la rencontre de ceux qu’il nomme les engagés dans la région du docteur Schweitzer : des bénévoles, des entrepreneurs, des aidants, des élus locaux, des artisans, des artistes, des sportifs, des militants, des secouristes, tous ceux qui, à l’image des greeters, auront envie de partager leur amour du territoire, mais aussi de débattre, de s’écouter. C’est sans doute le bon chemin pour que les citoyens aient envie de s’impliquer dans leur démocratie imparfaite certes, mais qui est la seule formule pour vivre ensemble et en paix, en espérant des jours meilleurs, et en gardant le sourire et le sens de l’engagement. Le roman de Jules Verne, Le tour du monde en 80 jours, dit que rien n’est impossible si l’on fait preuve de courage et de détermination. Celle de Bierry semble sans limite.

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